Premier opus d'une saga devenue culte, Die Hard faisait à l'époque l'événement, Mac Tiernan jeune réalisateur et tout juste auteur un an plus tôt de « Predator » entamé cette nouvelle franchise accompagné d'un acteur inconnu du cinéma autant que du film d'action, Bruce Willis. Avec un budget record de 28 millions de dollars acquit grâce au succès de Predator, Tiernan réalise en faite une adaptation libre du roman « Nothing Lasts Forever » de Roderick Thorp.
Dans cette adaptation Willis campe le policier New-yorkais John Mac Lane, qui le temps de Noël vient rendre visite à sa famille et à sa femme en Californie, en se rendant à l'immeuble où travaille sa femme une bande de terroriste aux motivations obscures fait son apparition, ferme toutes les issues et prend le personnel en otage, excepté Mac Lane..
« Toujours au mauvaise endroit au mauvais moment », l'accroche deviendra la référence de la saga et elle n'aura jamais aussi bien portée son nom ici, et ce, pour plusieurs raisons. L'adversité est une situation commune à bon nombre de films d'actions, le héros étant souvent livré à lui même, c'est d'ailleurs sous cette forme que se façonne les plus grands héros : dans leur capacité à réussir seul ce que d'autres en nombres ne réussiraient pas. Dans Die Hard cette situation est portée à son paroxysme, et davantage magnifiée par l'unique environnement du film : une immense tour de cristal, métaphore parfaite du lieu sans issue, sans impasse dont personne ne peut s'échapper, l'adversité est presque ici un euphémisme.
Tiernan réussit à puiser dans ce potentiel en présentant un quasi huit clos environnemental traversé par le jeu du chat et de la souris, Willis s'amusant comme un petit fou ( Mac Lane un peu moins ) à échapper aux terroristes dans un espace fermé, la tension est donc palpable à tous les instants et permet l'installation d'une intensité empathique bienvenue et efficace.
Le scénario, noir d'origine, à été quelque peu modifié par Tiernan pour mieux coller au divertissement d'été dont il s'agissait, ainsi les terroristes ( emmenés par un Alan Rickman parfait de méchanceté scénique ) se retrouvent un poil moins terroriste, ce qui ne nuira pas vraiment à leur crédibilité. C'est celle des policiers qui, par contre, est bizarrement écornée; ceux ci sont véritablement présenté comme des incapables bornés faisant preuve d'un amateurisme flagrant, l'agacement se fait souvent sentir sur leurs décisions ce qui, au choix, prouve la faculté d'immersion réalisée par Tiernan ou parallèlement l'utilisation douteuse d'une idée scénaristique exaspérante.
Tiernan reste un surdoué du cinéma d'action, chacune de ses scènes transpire d'une tension redoutable, fiévreuse, voir angoissante et c'est là que réside son génie. Die hard réunit donc tous les ingrédients du parfait film d'action : opprimant, intense, immersif, Tiernan parvient à réinventer le film d'action, en le rendant plus nerveux et plus claustrophobique il le fait gagner en profondeur et invente un nouveau genre, le film d'action intelligent est né.