Dans la catégorie des téléfilms de série B, voici une pseudo-partie de chasse qui mêle l’invraisemblable, la fadaise et l’immoralité. L’humain détruit la nature et affame les fauves, mais c’est quand même un admirable ursidé qui sera la bête à abattre dans l’histoire.
Du coup, voici deux frères ennemis qui se connaissent peu mais dont on devine qu’ils vont faire la paix à la fin, une femme-médecin qui n’est là que pour révéler l’un des héros, une écolo sourde qui se promène toute seule dans une dangereuse forêt de Colombie Britannique, un flic sans le sou de mèche avec les braconniers et un sombre chasseur traumatisé par les ours, qui se retrouvent, par un truchement de circonstances douteuses et variées, dans un site naturel hanté par un grizzly géant et affamé.
On a un peu des Dents de la mer au début, puis très vite c’est la cascade d’événements dramatiques égrenés comme un répertoire de péripéties mises bout à bout, des conditions météo qui changent toutes les deux minutes. Mais surtout on a un ours aussi malin et sournois qu’un émérite chasseur, qui parvient à becqueter une bonne demi-douzaine de types sans perdre une miette de son féroce appétit, un fléau rapide, efficace, miraculeusement présent en même temps dans tous les coins de la forêt à la fois, mais qui fera preuve d’une rare maladresse à la fin quand il aura nos héros entre les pattes.