Quand la faune en a ras-le-bol de l'humanité !

On tombe parfois sur de drôles de films quand on vagabonde sur des petites chaînes de télé... Et NRJ12 est un cas particulier dans ce domaine car c'est une chaîne tellement pourrie qu'elle est la seule à programmer des téléfilms oubliés du large public. Alors ce sont souvent de grosses daubasses inintéressantes... mais quelques fois c'est une bonne pioche.


SCENARIO:
Rouen revient dans sa petite ville natale après avoir passé quelques années en prison. Il retrouve son frère et lui annonce qu'il souhaite rendre un dernier hommage à son père qui est mort récemment. Manque de bol pour lui, la situation est devenue assez compliquée dans la forêt bordant la ville. En effet plusieurs cas de meurtres sont à déplorer... tout semble converger vers une seule possibilité : un ours particulièrement agressif rôde et tue sans discernement !
Au premier coup d'œil, on pourrait se dire que nous sommes en face d'un film cliché et sans intérêt qui essaie de surfer sur une mode qui est périmée depuis longtemps. Mais la situation est différente de ce à quoi on aurait pu s'attendre.
Le film ne se concentre pas sur les scènes massacre mais plutôt sur les personnage et sur la façon dont ils vivent cette histoire. C'est une initiative à la fois courageuse et risquée. Et prendre cette direction nous montre quelque chose d'inhabituel dans ce genre de fiction : ça signifie que le réalisateur en a quelque chose à foutre de son film !?! Le résultat, bien qu'imparfait, se révèle satisfaisant au final.
Le film est cependant difficile à classer... Est-ce un film d'horreur ? Si c'est le cas je trouve que la peur n'est pas assez présente pour remplir cette fonction. Est-ce un film de survie ? Peut-être mais à ce moment-là on ne le ressent pas assez ?
Quelques longueurs se glisse ça et là dans l'intrigue mais celles-ci ne sont jamais inutiles. Ce sont souvent des instants où on en apprend davantage sur les personnages et sur ce qui les unit. Le rythme est donc bien étudié.


VISUEL:
Autre surprise : c'est loin d'être dégueulasse. Bon ce ni très artistique ni très poussé, mais le visuel est globalement réussi.
La luminosité est bonne : les scènes de nuit sont claires et visibles et on n'a pas de mal à distinguer ce qui arrive à l'écran.
Le décor forestier est également d'assez bonne facture puisqu'on distingue la beauté et la brutalité de cette sombre forêt qui oppresse autant qu'elle sublime.
Les angles de caméra sont corrects. Il n'y a pas vraiment de scènes marquantes mais on descelle facilement quelques efforts de mise en scène pour appuyer des moments d'angoisse.
Qui dit animal tueur en 2015 dit créature en 3D moche ! Et ben... même pas... Ce qui est TRES surprenant ! La plupart du temps l'ours est réel, mais même les fois où il est en images de synthèse je trouve qu'il passe incroyablement bien à l'écran. Une autre bonne surprise de ce côté là.


ACTEURS:
Les acteurs principaux offrent une interprétation de qualité passable tout en étant le plus investis possible dans leurs personnages. Et au final, vu leur niveau, c'est tout ce qu'on est en droit de leur demander.
De plus, contrairement à d'autres films de la même trempe, les personnages ont une vraie profondeur et se révèlent suffisamment intéressant et travaillés pour qu'on ait envie de les suivre. C'est d'ailleurs plus autour d'eux que se centre le film, l'ours passerait presque au second plan en fin de compte.
J'aimerais décerner deux mentions spéciales cette fois : la femme muette qui représente une catégorie de personnage trop peu exploitée dans le domaine du cinéma d'horreur ; et le chasseur Douglas qui est étonnement badass (contrairement à ce que peut indiquer son look).


DEFAUTS ? :
- Les acteurs sont passables mais ils ont encore des progrès à faire...
- Certaines scènes n'ont pas de sens, ou du moins pas de sens quand on les replace dans leur contexte respectif : des facilités scénaristiques, des stupidité en tout genre, ainsi que certaines actions de l'ours lui-même.
- Certains éléments de l'intrigue semblent avoir été mis de côté ou bien il nous manque quelques explications supplémentaires...
- Il manque un léger "je ne sais quoi" à ce film pour le rendre mémorable.

Cobi Cobb

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