Pierrot Le Fou est un bon film très atypique. Le cinéma de Godard divise toujours et ses films que l’on adhère ou pas, ont fait beaucoup parler d’eux et celui-ci aussi, puisque considéré comme un grand film de La Nouvelle Vague et un chef d’œuvre du cinéaste. J’ai apprécié cette œuvre mais pas dans sa totalité, puisque je n’ai pas réussi à y prendre part complètement et c’est aussi ça le style du réalisateur. Le film s’inscrit dans le genre du road movie dont le métrage en est d’ailleurs un peu précurseur. Ferdinand Griffon, père de famille un peu désabusé, retrouve un ancien flirt, Marianne Renoir, venue faire la baby-sitter chez lui. Il décide de tout quitter et de partir avec celle qui l'appelle "Pierrot" vers le sud de la France. S'ensuit un grand périple où se mêlent trafic d'armes, rencontres incongrues et complots politiques.
Splendide bric-à-brac truffé de citations rimbaldiennes, ce "classique" de Jean-Luc Godard tient à la fois de l'intrigue policière en roue libre et du cri de révolte. On en ressort bouleversé par l'éclat des couleurs, la vitalité des acteurs, la liberté et le souffle de la mise en scène, l'intensité de cette histoire d'amour sur fond de complots et de trafics, et la tête pleine de chansons légères et tragiques. Il recevra le Prix de la critique à la Mostra de Venise en 1965.
Le film marque également pour des scènes et des dialogues mémorables, le brisage du 4ème mur y est fabuleux à mon sens. "Qu'est-ce que j'peux faire ? J'sais pas quoi faire !" La célèbre réplique du personnage interprété par Anna Karina a marqué les esprits. D’ailleurs, petit je l’ai sorti plus d’une fois sans savoir que dans un film cette réplique était connue. C’était l’instant on s’en balec.
La musique d’Antoine Duhamel apporte un cachet supplémentaire à la beauté des images.
Le réalisateur Jean-Luc Godard signe ici son 10ème long métrage avec cette œuvre marquante mais très spéciale comme beaucoup d’œuvres de sa filmographie. Le casting fait des merveilles notamment Jean-Paul Belmondo et la belle Anna Karina tous deux excellents. On peut aussi voir Dirk Sanders, Samuel Fuller, Raymond Devos, Lazlo Szabo, Jean-Pierre Léaud tous bons.
Bien que je n’aie pas réussi à prendre part totalement à ce foutoir cinématographique si je puis me permettre de le dire ainsi, ce Pierrot Le Fou qui s’appelle Ferdinand, reste un film à voir pour son univers spécifique.
Ma note : 7/10 !

Black-Night
7
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le 17 mai 2016

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Black-Night

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