Pig Hunt
3.9
Pig Hunt

Film de James Isaac (2008)

La question se pose de savoir si en tant que spectateur on est en position d’attendre quelque chose d’un film réalisé par le type qui a mis Jason X dans l’espace ? Vaste débat qui s’annonce, et n’en a plus fini d’alimenter les cercles cinéphiles en mal de frissons, qui cherchent à savoir si James Isaac (reprénomé Jim, sans doute que ça fait plus cool et que le film se veut une sorte de trip à la cool) est à considérer comme un metteur en scène de génie.


Ou alors comme une sombre quiche talentless, incapable de donner un rythme à une intrigue de merde, qui n’a ni queue ni tête. Génie ou sombre idiot ? Un débat à n’en plus finir donc, par des réflexions stériles, puisque de toute façon personne n’en a rien à foutre de ce type, de ses films, et de sa capacité à tenir une caméra. Pourtant il existe, il est bien là, il a fait, fait et fera des films. Mais marquera-t-il l’histoire d’hollywood ? C’est moins sûr…


Et ce n’est pas ce ‘’Pig Hunt’’ qui pourra venir alimenter le moulin de la version ‘’génie’’. Au contraire, c’est plus le côté sombrement incompétent de Jim Isaac que vient servir ce film. Avec un scénario des plus lambda, des citadins partant chasser à la campagne tombent sur des redneck cinglés, il ne fait que recopier ‘’Délivrance’’. L'audace et le talent en moins, mais avec un aspect nul des plus triomphants.


D’un côté il y a ainsi des militaires civilisés, la meuf de l’un d’eux (elle est vraiment traitée comme ça durant tout le film, et non comme une personne indépendante de sa relation avec le héros du film, pas du tout 2019), et leur pote geek, qui porte un chapeau de pêche et un gilet orange, qui fait des blagues et qui est gros. Parce que les gros, c’est rigolo.


Puis de l’autre côté il y a des redneck attardés, forcément méchants et violents. Avec des vêtements sales, les dents pourries, ils chiquent sans arrêt, les cheveux gras et une attitude de gros bourrins, soutenue par un accent hyper forcé (à se demander si ce ne serait pas des types qui jouent des redneck. Ho wait…). Ils démontrent qu’il n’y a pas que James Issac qui n’a pas de talent. Il a aussi réussi à s’entourer d’acteurs tout aussi médiocres, dont le jeu sans finesse, fait de rires sadiques constants, donne l’impression qu’ils incarnent juste des bouseux qui ont trop regardé ‘’Délivrance’’…


Et comme si ce n’était pas suffisant, un autre groupe de personnage est ajouté au récit. On les aperçoit un petit peu au début, et dans les 10 dernières minutes. Une secte de survivalistes, vêtus de peaux de bête, quand ils ne sont pas à poil. Correction, quand ELLES ne sont pas à poil. Oui parce que ‘’Pig Hunt’’ c’est un film de beauf. Y’a un gourou, et ses femmes aux mœurs légères et le sein nue, qui vouent un culte à… Un sanglier géant qui mange de gens… Oui, parce que c’était ça le sujet du film en fait : un sanglier géant qui mange des gens.


Il faut pourtant attendre 1h30 avant de voir apparaître le sanglier géant qui mange de gens, celui sur l’affiche du film... Présent à l'écran en tout et pour tout à peine 8 minutes. Tout le reste du temps est consacré aux militaires qui chassent avec les redneck. Puis ils s’embrouillent et ces derniers se mettent à les chasser (ce qui offre d’ailleurs, la seule scène à peu près jouissive du film, alors que les redneck chevauchent un dragster et une moto, fonçant à toute berzingue dans les bois, avec en fond la musique de Les Claypool, j’y reviendra).


Puis une fois que tous les redneck se sont fait buter, les militaires survivants (ils sont deux) et la meuf du héros (elle est une) se retrouvent prisonniers de la secte. Les vilains illuminés leur réserve un avenir d’offrande à la bête, qu’un appeau suffit à faire venir dire bonjour. Et enfin on a le droit à quelques minutes de baston avec un gros sanglier dégueulasse, une marionnette peu ragoutante, plutôt bien foutue, ce qui rend tout le reste du film totalement incompréhensible. Avec une bestiole comme ça, il y avait clairement un potentiel quelconque à exploiter…


Donc, en résumé ‘’Pig Hunt’’ c’est juste un gros bordel pas possible, filmé avec le scrotum et monté avec les dents (clairement, la finesse du montage est incroyablement dégueulasse), pour essayer de faire croire qu’il y a du rythme. Non, en fait c’est juste les actions qui sont découpées aléatoirement, rendant l’ensemble complètement foutraque. Et un carton à la fin du film, citant ‘’La Ferme des Animaux’’ de George Orwell, essaye de justifier tant bien que mal le fait que l’on voit des humains se trucider tout au long du film. Dans un parallèle métaphorique tordu sur la nature humaine, et le cochon… Totalement improbable avec l’ensemble débile du métrage.


Par contre, J’y reviens donc, la musique du film est signée Les Claypool, le génial bassiste à l’origine du non moins génial groupe Primus. Connu aussi pour avoir fait le générique de ‘’South Park’’. Ce type est un véritable génie du chelou, et rend un excellent score, qui parvient par moment à relever le niveau, captant un intérêt parti faire un tour au rayon charcuterie d’un Carrefour City.


Mais, mettre un étron dans une feuille d’or, ça ne rend pas l’étron plus attrayant pour autant. Même en refermant la feuille d’or autour, histoire d’en apprécier toute la richesse, l’odeur persiste. Et ‘’Pig Hunt’’ c’est un petit peu ça, un film à regarder les yeux fermés pour en apprécier la musique, en acceptant que les effluves nauséabonds viennent envahir nos narines…
Oui, pour faire simple, c’est juste de la merde.


-Stork._

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le 25 mai 2020

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