Epilation du maillot au boudin blanc

Les rapports père-fille(s) restent un sujet peu abordé dans le cinéma, il y a bien eu le très bon C'est ça l'amour de Clair Burger, mais le terrain ne reste que timidement investi par les cinéastes. Ainsi, toute tentative est déjà à saluer. Fort de son pitch, les réalisateurs réussissent-ils pour autant à le dépasser afin d'éviter le "film à sujet" ?
La réponse est OUI.
C'est à travers le prisme de la comédie que le film évolue, terrain pernicieux en France tellement tout le monde semble avoir troqué son sens de l'humour pour un nihilisme absolu. Éléments centraux du dispositif, les deux personnages principaux sont très justement interprétés (Grégory Gadebois toujours au sommet). Ensuite, évidemment, le film joue sur les contrastes : l'univers rose girly du salon d’esthétique s'oppose au rouge écarlate du rumsteck ; à la présence étouffante d'un paternel vient combler le vider laissé par une absence ; le parler du papa tranche avec la clarté de la formatrice. A partir de là, chacun son délire, chacun son humour, on est d'accord. Mais force est de reconnaître que tout cela s’articule bien.

Les rapports humains sont complexes car constitués de non-dits, d'incompréhensions et de plus ou moins affections. Ici, Pile Poile propose une réflexion, certes rebattue, mais dans une forme intéressante. Alors moi je dis oui.

Alcalin
7
Écrit par

Créée

le 22 mars 2020

Critique lue 602 fois

1 j'aime

Alcalin

Écrit par

Critique lue 602 fois

1

D'autres avis sur Pile poil

Pile poil
Aude_L
9

Désopilant !

On a bien rigolé face à ce court-métrage comique et tendre qui suit un père boucher et sa fille rêvant de devenir esthéticienne, donc le papa bourru (mais pas moins adorateur de sa petite fille, même...

le 10 avr. 2021

1 j'aime

Pile poil
clownatorus
7

Bonne poilade

Découvert lors des Nuits en or, festival de court-métrages organisé par UGC, Pile poil s'est avéré une excellente surprise, dans la mesure où je n'en attendais rien. En effet, le film atteint...

le 19 sept. 2020

1 j'aime

Pile poil
Alcalin
7

Epilation du maillot au boudin blanc

Les rapports père-fille(s) restent un sujet peu abordé dans le cinéma, il y a bien eu le très bon C'est ça l'amour de Clair Burger, mais le terrain ne reste que timidement investi par les cinéastes...

le 22 mars 2020

1 j'aime

Du même critique

Adoration
Alcalin
7

L'amour comme rempart à la dérive

Adoration nom féminin 1. Culte rendu à un dieu, à des choses sacrées. 2. Amour fervent, culte passionné. Il y a deux types réalisateurs qui tournent en 35mm. Il y a ceux qui font de la merde car pour...

le 15 sept. 2019

20 j'aime

Lillian
Alcalin
7

Into to the wild version non censurée

Il y a trois jours décédait Robert Frank, photographe suisse naturalisé américain. Son œuvre la plus connue est sans doute Les Américains, roman photo qui narre son périple à travers les USA des...

le 13 sept. 2019

14 j'aime

First Love, le dernier Yakuza
Alcalin
7

Violent et beau comme un premier amour

Je pourrais résumer First Love avec ce célèbre précepte de Confucius : on a deux vies, et la deuxième commence quand on se rend compte qu'on n'en a qu'une. Où trouver la force d'apprécier la vie...

le 12 sept. 2019

14 j'aime