Alors que je suis peu familier avec les précédentes œuvres de Wim Wenders (je n'ai vu que "Les Ailes du Désir") et que je n'aime pas Pina Bausch, ma curiosité de cinéphile m'a tout de même poussé à me rendre à l'avant-première de ce film à laquelle le réalisateur était présent. Après une brève introduction dont le meilleur moment aura été lorsque le cinéaste demanda à la salle qui n'avait pas vu Avatar et qu'il remis à sa place les quelques mains qui se levèrent avec la fierté de l'élitiste à contre-courant du peuple, en annonçant qu'il l'avait vu 3 fois. C'est juste que j'aime cette idée que quelqu'un ayant une réputation de réalisateur dit d'art et d'essai défende un film ayant une réputation de blockbuster commercial, car personnellement je pense qu'il n'y a pas de cinéma qui soit meilleur qu'un autre.
Enfin bref, après donc la projection du documentaire, je reste toujours sceptique face aux chorégraphies étranges de Pina Bausch (c'est l'opinion purement subjectif de quelqu'un qui n'a aucune notion de danse), ce qui ne m'a cependant pas empêché d'être assez fasciné devant ce film. La première chose intéressante est l'usage de la 3D. Il est vrai que, comme l'a annoncé la distributrice en début de séance, c'est la première fois qu'un film d'art et d'essai se sert de cette technologie. Elle est, dans ce film, utilisé de manière très judicieuse puisque elle donne à l'écran une profondeur qui permet de recréer l'espace scénique où ses ballets sont habituellement joués, à la fois sur les planches puis dans la vraie vie. Ces scènes où les travaux de la chorégraphe sont exposés dans des décors naturels superbement photographiés sont sans doute les meilleurs du film, car c'est là que les danses prennent un véritable sens.
Le documentaire est donc un enchainement de chorégraphies filmés de manière sublime entrecoupés par les témoignages de ses danseurs et constitue un parfait hommage à cette femme qui n'en reste pas moins quelqu'un d'étonnant même si je n'adhère pas à son univers.