Voici un film que je voulais vraiment voir, sans comprendre pour autant cet engouement qui m'animait. Quelque part, j'avais l'impression de savoir ce qui m'attendait, et pour le coup j'avais raison.

Je savais qu'il serait une accumulation de clichés, concernant les personnages qu'il met en scène : des standards de personnalités adolescentes allant de la gothique blasée au caïd frustré, en passant par le timide vertueux et la petite blonde adulée des garçons. Chaque personnage est un standard vu et revu. Concernant les situations dans lesquelles ils se retrouvent plongés, c'est pareil : mises à l'épreuve caractéristiques, rivalité binaire et lutte pour la reconnaissance de la bien aimée... Enfin, même chose pour le traitement scénaristique digne d'une série américaine du programme de jeunesse KD2A sur France 3 dans les années 2000. Seule différence essentielle : Ping Pong Summer ne se prend absolument pas au sérieux.

Je me trouve un peu dur avec ce second paragraphe, mais c'est justement pour mieux rebondir à présent. Car, si Ping Pong Summer est certainement l'un des films les plus prévisibles qu'il m’ait été donné de voir cette année, il n'en est pas moins plaisant. En réalité, il se consomme comme une glace, et son goût est aussi évident que celui d'un Mr Freeze au coca. Et quand on achète une glace à un marchand, à priori nulle ambiguïté sur son goût, car c'est précisément ce que l'on exige, en plus de ses vertus rafraichissantes. Quelque part, Ping Pong Summer est un film qui répond à cette même logique : il sert sans surprise au spectateur ce qu'il attend, avec le souci de proposer quelque chose de rafraichissant et de très allégé (0% de premier degré). Comme une bonne glace que l'on connait déjà, mais dont on sait d'expérience qu'elle fait la différence avec les autres, non pas sur le concept mais sur l'efficacité.

Car oui, j'ai apprécié retrouver toutes ces ficelles que je connaissais par cœur, ces personnages caricaturaux et leurs répliques punchy évidentes, ce combat manichéen au possible entre deux ados que tout oppose, et ces multiples gags idiots qui accompagnent le séjour de nos protagonistes à Ocean City. J'ai trouvé ça bon, et même cette fin expéditive au possible n'est pas parvenue à me contrarier. Quelque part, dans l'idée je rapprocherai ce film de Scott Pilgrim pour tout ce qui a été dit au dessus (même si j'ai préféré Ping Pong Summer).

J'en viens à la mise en scène qui n'est pas en reste et sans laquelle tout ceci ne m'aurait sans doute pas plu autant. La bande-son produit l'effet escompté avec son parti pris eighties hip hop et au delà, elle est indéniablement l'un des points forts du film. Le son colle au visuel, on baigne dans les années 80 et c'est un réel plaisir.

Pour finir, Ping Pong Summer c'est aussi une sorte de nostalgia-service. Car même si moi comme d'autres n'avons pas connu les années 80, beaucoup ont été ou restent animés par des lubies du style de celle de Radford avec le ping pong et le hip hop, ou ont simplement participé à des parties endiablées de tel ou tel jeu pendant les vacances avec l'ambition de remporter un tournoi conclu à l'arrache mais qui était si important sur le moment. Et revoir ce genre de trip à l'écran, aussi standardisé que cela puisse être, ça fait toujours plaisir.
Endless_
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le 21 juil. 2014

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le 21 juil. 2014

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