Petit guide pratique du champ hanekien.

C'est toujours une joie que de découvrir le premier film d'un auteur. Et nul doute que réalisateur allemand, très inspiré, fera parler de lui à l'avenir même s'il tarde à délivrer un second film.

Pingpong est l'histoire d'une ambiance et d'un Théorème qui voit débarquer un matin, en banlieue petite bourgeoise à la Haneke, un jeune homme.

Puis c'est le début de la contamination, de l'infection.
Déjà plusieurs symptômes : une mère sadique et impulsive qui prête à son chien des intentions très affectives, un fils alcoolique digne héritier de cette famille, un père aveugle et absent.

Et même si le film perd de sa substance en deuxième partie, à l'instant où la tension se resserre, il reste cette plaie au fond de soi, béante, qui demande à être cicatrisée, nettoyée mais qui ne l'est jamais.

Quand le jeune homme travaille au finition d'une piscine bâchée, il cherche une eau, symbole de purification, et trouve sa solution. Il lui faut un sacrifice à expier.

Le ping pong est le jeu par excellence où, par automatisme, on cherche à renvoyer la juste balle, souvent plus fort que l'adversaire nous l'a envoyée. Cela n'est pas sans rappeler encore une fois Haneke dans la fameuse scène de "71 fragments d'une chronologie du hasard" où l'automatisme à répétition nous envoie vers autre chose (de bien plus métaphysique d'ailleurs).

A noter la musique de générique de Matthias Petsche que j'aime beaucoup et c'est assez rare pour moi de le noter. Elle nous immerge d'emblée dans le film. Le titre s'intitule "Au demeurant". ( http://www.myspace.com/matthiaspetsche/music/songs/au-demeurant-pingpong-71766060 )
Andy-Capet
7
Écrit par

Créée

le 3 nov. 2012

Critique lue 399 fois

Andy Capet

Écrit par

Critique lue 399 fois

D'autres avis sur Pingpong

Pingpong
Clacadou
8

Critique de Pingpong par Clacadou

A la manière d'un « Théorème » de Pasolini, ou de sa folle relecture nippone « Visitor Q » de Miike, « Pingpong » raconte l'arrivée, dans le vase clos d'une famille bourgeoise, d'un étranger qui va...

le 16 août 2010

5 j'aime

Pingpong
Caine78
4

Critique de Pingpong par Caine78

Il y a une ambiance, Matthias Luthardt n'est pas manchot pour filmer des personnages troublés et troublants, l'opposition entre le neveu et le cadre très bourgeois de sa famille d' « accueil » étant...

le 24 avr. 2018

Du même critique

Into the Wild
Andy-Capet
2

Un connard de hippie blanc en liberté

Sur Into the Wild, je risque d'être méchant. Non, en fait, je vais être dur. Parce que j'assume totalement. C'est autant le film que ce qu'en font les admirateurs de ce film qui m'insupporte. Que...

le 27 janv. 2014

66 j'aime

71

Disneyland, mon vieux pays natal
Andy-Capet
7

Achète-moi un conte prêt à raconter

En tant qu'ancien travailleur de Disneyland, je ne suis jamais senti à ma place dans ce milieu. Tout ce que je voulais, c'était travailler en m'évadant. Ce fut le contraire. J'ai perdu mon innocence...

le 26 avr. 2013

60 j'aime

42

RoboCop
Andy-Capet
9

Leçon cinéphile adressée à tous les faux-culs prétentieux.

L'humour satirique et grotesque dans Robocop est une porte infectieuse pour laisser entrevoir autre chose que du pop corn pour petit garçon, une porte qui laisse un aperçu de cette société tyrannique...

le 10 déc. 2013

49 j'aime

38