Complètement bluffé par ce film dont le look obsolète sous-tend pourtant parfaitement la musique de Pink Floyd. Si la musique de Waters et Gilmour vous laisse indifférent, je ne conseillerais pas de le visionner, mais si cette musique vous parle, alors les visuals du film de Alan Parker vous pulvériseront les neurones. .
Parker et Waters ont magnifiquement tissé une toile complexe qui joue sur les reprises , les flashbacks, et les échos traumatiques. Partant d 'une déchéance physique et morale dans le présent, on remonte avec "The Wall" l'histoire personnelle d'une star du rock devenue leader fasciste, à cause des blessures freudiennes que lui ont infligé sa femme (qui le quitte) et le Royaume -Uni (qui a sacrifié son père dans une offensive au front). Oui, ça parait un peu tiré par les cheveux, mais cette trame permet à Parker de construire une fantastique machine à images. Tant pis pour les clichés ou les facilités, car "The Wall" est quand même autrement plus ambitieux que le "Interstella 5555" des Daft Punk (un autre très bon film, au demeurant) ;-)
Le film de Parker est lourdement dépendant des animations extraordinaires pour lequel il est devenu célèbre, animations d'autant plus étonnantes que tout cela s'est fait avant l'ère des ordinateurs. Quelles merveilles que ces morceaux de video-clips (c'était le début de cette production) , j'ai adoré le procès, scène onirique à la Monty Python, mais aussi les étonnantes illustrations du fascisme ou de la folie!! Bluffé, je vous dis...
Ce film devrait aussi être célèbre pour une autre raison : sa totale et désespérante absence d'humour.... Que c'est sérieux, d'un bout à l'autre ...! C'est magnifique tout cela, mais on a un peu aussi l'impression de se noyer, ce qui n'est sans doute pas anecdotique.
Bon, c'est Pink Floyd on aime ou pas, mais c'est aussi du très grand Parker, qui a réussi à faire d'un énorme clip video une réelle oeuvre de cinéma. Certaines scènes, dont l'effrayante grand-messe d'extrême-droite, sont inoubliables. Très content donc, et je vous recommande la chose, folks.