Si cela faisait un moment que j’avais envie de voir ce film, j’ai quand même retardé le visionnage le temps d’écouter de manière plus approfondie la discographie de Pink Floyd. The Wall est un album du groupe que j’aime beaucoup et sa version cinématographique promettait un moment assez intense. Ce film est une pure expérience sensorielle où l’image se marie parfaitement avec les douces sonorités de l’album. Autant dire que d'un point de vue visuel et auditif, j’ai vraiment pris mon pied. Alan Parker, en mêlant prises de vue réelles et animation, a réussi à proposer une mise en images de l’album qui fonctionne particulièrement bien, souligne brillamment ses propos.


Après je suis un peu moins fan de l’histoire proposée en tant que telle sur la déchéance de cette rock-star bien que les thématiques liées à l’enfance soient très intéressantes. Pour ma part, il y avait matière à faire quelque chose de plus fou encore à partir de l’illustration de la santé mentale du personnage principal. Après c’est aussi possible que je chipote un peu mais j’avais l’impression qu’il manquait un petit truc en plus, quelque chose qui m’aurait encore bouleversé et pris aux tripes. Mais globalement l’expérience est très prenante et réussie. La mise en scène est remarquable. D’ailleurs je garde les images du film en tête à chaque fois que je réécoute quelques passages de l’album. L’illustration du morceau le plus célèbre (partie 2 d’Another Brick in the Wall évidemment) est vraiment forte par exemple avec ces enfants qui foncent tête baissée vers le broyeur qui ne fera d’eux qu’une simple bouillie uniforme.


Et je dirais aussi qu’on a le droit à quelque chose de bien rythmé dans l’ensemble. L’album ne défile pas en continu, il y a quelques passages dialogués ou tout simplement muets, d’autres où le visuel prend le pas sur le son et inversement. Et cette alternance procure cette sensation de renouvellement qui permet de rester accroché au film. Et les fulgurances sont légion, la scène sur Run Like Hell est puissante notamment. Et toute la conclusion en règle générale, du procès jusqu’au plan final, a de quoi remuer les tripes. Un peu à la manière d’un Koyaanisqatsi, le film use pas mal de narration par l’image pour illustrer son propos. Et mine de rien, The Wall en a des choses à dire sur l’uniformisation des pensées, sur la perte de ses repères et finalement sur cet auto-procès que l’on peut potentiellement se faire à plusieurs moments de notre vie. De quoi donner envie de se replonger dans la filmographie des Floyd. Une très belle expérience de cinéma.

Moorhuhn
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le 3 août 2015

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