Une fois n'est pas coutume, l'excellent Alexandre Aja nous livre un piètre film, en dépit d'une affiche alléchante et d'un sujet qui aurait pu être intéressant en d'autres circonstances: bikinis, paires de nichons et bière à gogo dès les premières séquences font vite déchanter les plus optimistes cinéphiles, fussent-ils fans d'horreur et d'épouvante comme c'est mon cas. D'abord éloge de la paresse, du sexe, et de l'alcoolisme immodéré (bref cliché d'une jeunesse dépravée) ce film de genre se transforme en distributeur de ketchup premier choix, au détriment de l'environnement, en l'occurrence du lac où le massacre est (en partie) tourné. Du cliché "jeunesse sans espoir" on passe à celui de "jeunesse...ben sans espoir non plus" puisqu'elle termine en barbaque, ce aux frais d'une poiscaille fort boulimique. Le tout filmé en gros plan, s'il vous plaît, histoire de mieux voir que ces vaut-rien sont normalement constitués (petit cours d'SVT gratos). Et c'est dans cette formidable ambiance que vont tenter de survivre une sympathique fratrie héroïque; bien sûr, dans cette parodie involontaire il y a le Noir de service, prêt à se sacrifier pour des débiles profonds qu'il ne connaît ni d'Eve ni d'Adam. Lesquels débiles profonds, finissent en chair à saucisse sous les yeux incrédules (ou amusés) des spectateur, pris en otage par le plaisir malsain du cinéaste et de son comparse musicien Levasseur. Bon, j'ai à peine grossi les traits, mais venant d'un grand cinéaste, réalisateur du formidable "La Colline...", c'est une déception aussi grande que nos poissons préhistoriques anthropophages. Toutefois de grands moments comiques sont à retenir, comme la scène finale (la chute, en l'occurrence) ou encore le rôle de savant fou endossé par le bon vieux Christopher Lloyd (Retour vers le Futur...). Avec du recul, on peut considérer ce film comme une exutoire, une sorte de grosse blague pondue par un cinéaste en mal d'inspiration ou en quête d'hommage aux séries B dégueulasses des années 80... Oui, mais, ça n'ajoute aucun mérite au piètre résultat, qui n'est qu'une insulte au cinéaste, et d'une manière générale, aux films d'horreur.
Johan_Danielis
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le 15 sept. 2014

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