Pirates des Caraïbes : La Fontaine de Jouvence par loval

Quatre ans après le mauvais film qui était censé clore la trilogie démarrée en 2003, voilà qu'un nouveau film de pirates vient réactiver la pompe à frique (et en 3D s'il-vous-plaît!). Triste constat, mais le gain du sou a dû être l'unique motivation pour la réalisation de ce "Pirates des Caraïbes: La Fontaine de Jouvence" qui recycle, péniblement, une nouvelle fois les éléments qui permirent au premier film d'être le succès que l'on connaît.

L'histoire? Toujours des pirates méchants mais gentils qui naviguent vers une destination (in)connue pour chercher quelque chose de mystérieux. Le même prétexte, qui cette fois dessert vraiment l'ensemble, puisque la narration n'avance jamais vraiment et pédale sur place. Tout le film semble vouloir arriver à un point qu'il n'atteint pas. Beaucoup de bruit pour rien; les dialogues s'éternisent, avec des joutes verbales qui tombent souvent à l'eau, et les maigres scènes d'action s'essoufflent comme un dessert raté. On est loin des chorégraphies enlevées et des courses-poursuites impressionnantes des deux premiers films, que cela soit le duel dans la forge ou l'échappée dans la grande roue. Un comble pour un film de cette envergure, censé assurer dans ces scènes-ci. Rob Marshall, habitué à ce genre de productions profiteuses, livre le minimum syndical, s'amusant avec des travellings aériens. En outre, on exploite constamment le personnage-phare de Jack Sparrow comme roue de secours, ce qui limitera les plaintes des fans à l'encontre du film. On rigole parfois, mais on s'ennuie souvent. Penélope Cruz apporte un peu de fraîcheur à l'ensemble, mais bien trop faiblement puisqu'elle se retrouve rapidement relayée au second plan. Dommage, surtout que son personne se montre plus intéressant en un film que celui de Keira Knightley sur l'ensemble de la trilogie.

En somme, "Pirates des Caraïbes: La Fontaine de Jouvence" est à l'image de sa musique, une troisième fois composée par Hans Zimmer: elle ressasse une énième fois les thèmes usés au possible, qu'une légère touche de créativité tente de cacher (la collaboration avec le duo guitariste mexicain Rodrigo y Gabriela, qui apportent une connotation hispanique à l'ensemble – à l'instar de Penélope Cruz) mais en vain, puisqu'on finit rapidement par ne plus la remarquer, tant elle s'avère effacée par la fanfare exterminatrice du compositeur allemand. Peut-être qu'en osant s'aventurer sur des chantiers nouveaux et en tentant honnêtement de varier le plaisir du spectateur, les producteurs auraient pu atteindre un vrai divertissement, frais et enlevé. En l'état, ils ont limité les efforts en se contentant de réchauffer les ingrédients primaires, afin de s'assurer de la rentabilité de leur produit - ce que souligne d'ailleurs le fait qu'il soit en 3D, puisque la stéréoscopie n'apporte absolument rien au film, si ce n'est une hausse du prix du billet). Malhonnête, vous avez dit?
loval
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le 15 mai 2011

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