Perfection du 7ème art : ébauche d'une chimère cinématographique PARTIE I


PIRATES, VOUS SEREZ PRÉVENUS !



Parce que le nombre de fois que j'ai pu visionné cette œuvre doit être équivalent aux nombres de boucaniers ayant jadis écumé la mer des Caraïbes, je me permets à l'aube de cette nouvelle année, de poser ma marque : une critique-analyse composée d'interprétations, clins d’œil et anecdotes, assortie d'un avis des plus subjectifs, reflet de mes profonds sentiments à l'égard de cette perfection cinématographique. Extrémistes du septième art brandissant le drapeau de l'Objectivité et rejetant toutes personnes qui n’incorporeront pas dans leur top 10, un Kubrick, un Scorsese ou autres œuvres expérimentales allemandes des années 20, vous serez prévenus. Passionnés, sceptiques et curieux, embarquez dans la Pirate's life !



Rétrospective : le studio qui attend "le bon moment"



Les années 90 ! Pire décennie de l'histoire disent-ils, les coiffures en banane, les chemises bariolées, les pogs, la Ford K, et c'est sans compter l'idée saugrenue et déraisonnable de faire de l'adaptation Pirates des Caraïbes, une petite production télévisée avec Matthew McConaughey selon le bon-vouloir des scénaristes Terry Rossio et Tedd Elliott. Imaginez, notre bon vieux Texan en Pirate Buyer Club avec deux petites barbichettes, bouteille de Rhum à la main. Et oui cela a bel et bien été pensé jadis par les studios ! Cependant si l'on remonte dans les année 1967, Pirates of the Caribbean est avant tout une attraction thématisée prenant la forme d'un parcours scénique plongeant n'importe qui, qui oserait l'aventure, au beau milieu de la mer des Caraïbes du XVIII ème siècle. C'est Monsieur Walt Disney lui-même qui se lance dans ce projet ambitieux, désirant recréer un univers fantasmagorique, stéréotypé et caricaturé de la piraterie du XVII et XVIII ème siècle. Avec ses Audio-Animatroniques, robots mécaniques aux grandes grimaces d'un réalisme saisissant, gesticulant, le tout en chantant de bon cœur "Yo-oh a Pirate's life for me", Monsieur Disney participe grandement à la construction du stéréotype de Pirate, chercheur d'or, pilleur, ravageur, trinqueur, sans âme et sans cœur...


De part et d'autres des départements de la firme aux grandes oreilles, une envie pressante et inébranlable pousse quelques scénaristes et producteurs utopistes à vouloir adapter cinématographiquement l'attraction devenue l'un des plus grands succès des parcs à thème. Si la piraterie connaît son âge d'or dans les années 60, succès propulsé de part la création de nombreuses œuvres populaires que sont Capitaine Blood (1935) de Michael Curtiz, Le Corsaire Rouge (1953) de Robert Siodmak, Les Contrebandiers de Moonfleet (1955) de Fritz Lang, sans oublier la célèbre adaptation animée Peter Pan (1953), le genre sombre toutefois dans les abysses de l'oublie durant les années 70. Jusque dans la fin des années 90, le flibustier se démode. Le turban, le chapeau à large bords orné de plumes, le cache-œil et les boucles d'oreilles nourrissent le fantasme que de quelques cinéphiles du dernier âge témoignant des aventures trépidantes qu'ils vivaient à travers les bons vieux classiques du genre, à l'époque.


La nouvelle génération sera quant à elle, plus séduite par les agents secrets, soldats et super-héros ; Mission Impossible (1996) Matrix (1999), les Batman de Tim Burton (1992-1997), X-men (2000) et autres guerriers issus de la fiction ou d'une période historique antérieure ou postérieure à celle de la piraterie : Indiana Jones et la dernière croisade (1989), Braveheart (1999) ou Gladiator (2000). Le défis est tout de même de taille, d'autant plus que les adaptations des attractions Disney ont toujours été des flops, voyez plutôt : La Maison Hantée et ses 999 fantômes (2000) et The Country Bears (2003) [ouais, lui, même pas vous le connaissez, et oui je vous accorde que La Maison Hantée était plutôt sympa dans le genre]. Mais comme J. M. Barrie en a eu l'idée auparavant - l'Homme qui a introduit pour la première fois le célèbre Capitaine Hook dans les aventures de Peter Pan - la transition vers le surnaturel et le fantastique s'avère être une opportunité à saisir compte tenu de la conjoncture. Le succès naissant des CGI depuis Jurassic Park (1993) devient un indispensable dans le cinéma d'aventure ; La Momie (1999) en témoigne. D'ailleurs, les travaux réalisés sur Barbossa et son équipage maudit dans Pirates des Caraïbes, seront relativement similaires aux transformations numériques transposées sur la créature Imhotep. Le producteur Jerry Bruckheimer ventera les efforts numériques réalisés sur son film lors de la promotion de La malédiction du Black Pearl dans des commentaires exclusifs du DVD.


Croyant même que le film allait être un franc nanar [j'y vais peut-être un peu fort], producteur et scénaristes ont su attendre "le bon moment", tel est le conseil précieux et avisé que fait notre cher Capitaine Sparrow au téméraire Turner, quand il est question d'agir.



Construction de la mythologie : l'art de réadapter



Au début des années 2000, le réalisateur Gore Verbenski accompagné de ses chers camarades Tedd Elliott, Terry Rossio, Dariusz Wolsi (chef décorateur) et Brian Morris (directeur de la photographie) construisent soigneusement la mythologie pour réadapter le succès des parcs à thème Disney, en un long-métrage d'aventure. Tout commence par cette reconstruction fidèle et minutieuse des décors et de l'ambiance générale de l'attraction. Portez une œil attentif à ces couleurs chaudes et tamisées propres à l'atmosphère d'une vieille taverne de boucaniers, celles-ci contrastées à ces fulgurantes créations numériques aux teintes bleues, descendants direct de la Performance capture qui plus est. Toutes ces couleurs sont l'identité même de l'attraction, dit dark-ride, puisque l'on est constamment plongé dans la pénombre ; lucioles, bougies, éclats de canons, flammes et étoiles accolées aux plafonds des studios, en seront nos seuls sources de lumières.


Pirates des Caraïbes, parvient à se forger une identité forte et fusionnelle avec ce que l'on retrouve dans les parcs à thème Disney. Ce grâce notamment à cette utilisation intelligente et soignée des lumières et des contrastes. J'évoque ici l'atmosphère brumeuse et la lumière pâle des scènes de Port Royal, les scènes à Tortuga et sur l'île de la Muerta aux ambiances chaudes et conviviales, et cette dominance de jaune (les bougies, les trésors, le coffre Aztèques, le médaillon, le feu) ou encore ces scènes avec les mort-vivants et la lumière bleue de la lune, dotée d'une teinte abusivement saturée. Des couleurs et ambiances propres à chaque scène que l'on retrouve toutes, au sein même de l'attraction. Et si la reconstitution de l'univers est éblouissante c'est parce que le travail artistique pharamineux réalisé sur l'attraction originelle fut entrepris par de très grands artistes Imagineers collaborateurs de Walt Disney, tels que Blaine Gibson, Claude Coasts, Francis Xavier Atencio ou encore Marc Davis. Ces grands messieurs, titans de l'animation et des arts à l'instar de Ray Harryhausen, eurent le défis de recréer plus qu'un film, un spectacle vivant qui prendrait vie sans jamais s'arrêter - aujourd'hui encore je continue de profiter pleinement de cette attraction intemporelle. Cinéaste et scénaristes ont pu donc travailler sur des bases plus que solides concernant les décors et le back-story, vous vous imaginez bien. Et je porte une attention particulière au back-story, étant donné que l'attraction Pirates of the Caribbean est doté, tout comme de nombreuses attractions thématisé des parcs Disney, d'une story-line sophistiquée insitu, avec des scènes forts bien pensées et d'une finesse inégalée. Story-line qui est également connectée aux autres attractions et aux autres lands du parc (Frontiereland). Camarades, vous prendrez le soin lors de votre prochain séjour à Disney, d'observer un vieux marin d'eau douce en compagnie d'un chien au museau quelque peu familier, trainant aux abords de Rivers of the Far West...


S'il nous épargne tout de même le cache-œil, réalisateur, scénaristes et départements artistiques réutilisent sans modération les codes vestimentaires, et stéréotypes construits progressivement par la culture populaire : la littérature, le cinéma d'aventure et romanesque, la série de jeux-vidéo Monkey Island notamment, et bien entendu l'attraction originale. Ceux ayant déjà eu l'occasion de se rendre dans l'un des parcs à thème remarqueront d'ailleurs que de nombreux personnages secondaires sont la représentation fidèle d'Audio-Animatroniques bien connus des puristes ; Scarlett, qui n'est autre que la célèbre "rousse" vendue aux enchères durant le parcours scénique, avant que les évolutions socio-culturelles décident de la transformer en une femme pirate, les prisonniers de Port Royal, les pirates maudits au service du Capitaine Barbossa, ou encore Gibbs, ronflant parmi les cochons, à Tortuga dans l'une de ses premières apparitions.


Au delà des aventures de Jack Sparrow [patience, j'y viens], Gore Verbenski extrait l'atmosphère et l'essence-même du dark-ride afin que n'importe quel fan puisse retrouver les saveurs et sensations de l'attraction [Aaah ces odeurs et cette ambiance de fond, l'eau qui ruisselle, la foule admirative, le bruit sourd des canons et ces musiques dansantes]. C'est ce qui en fait la réussite de l'adaptation ! Ici, cinéaste et scénaristes évitent de tomber dans le piège du jeu pathétique et miséreux consistant à servir des fan-services à outrance et vides de sens. Les références utilisées tant dans le fond que dans la forme sont là pour agrémenter et enrichir un univers historique et surnaturel riche dès le premier épisode. Jeune maître Verbenski et son équipage n'iront pas de main morte, ils emprunteront une ribambelle de citations, de designs artistiques propres aux audio-animatroniques ainsi que des scènes de l'attraction qui ajouteront leur part de mystères et d’énigmes, et qui seront bien entendu utilisés avec tact. La réussite est telle que les éléments de la licence cinématographique introduits pour la première fois en 2006 dans les parcs états-uniens, puis en 2017 dans celui de Paris, sont admirablement bien intégrés à l'attraction.



You’re off the edge of the map, mate. Here there be monsters.



Dead men tell no tales...



Raise yer colors ya bloomin’ cockroaches! Hands, grapnels, at the ready.



C'est ce qui en fait la différence avec de nombreuses adaptations. Celle-ci ne fait pas que transcrire dans l'ordre des fan-services, mais s'accorde justement la lourde tâche de truffer astucieusement des références et de faire concorder ces dernières à chaque sous-intrigue de l’œuvre. Certains éléments tels que la réplique "Dead men tell no tales" célèbre discours de la voix-off de l'attraction, est quant à elle présente, limite que pour ne rajouter du mystère et accentuer l'ambiance angoissante et morbide. Puisque celle-ci est utilisée intelligemment, lancée de manière aléatoire par le perroquet certes, mais incorporée dans le film au bon moment. Ce qui ne sera pas le cas pour le 5ème volet de la saga, perfide et traitresse suite commerciale coupable d'une multitude de médiocrités et d'insultes à l'égard de la trilogie [oh je ne manquerai pas de le préciser].


[hum hum, pardon reprenons] Et pour illustrer toutes ces prouesses faisant de l’œuvre un précieux rubis que je m'approprie depuis plus de 15 ans, je prendrais en exemple quelques éléments (objets, personnages, acteur) de l’œuvre à exploiter pour mon analyse, suivi de quelques scènes sélectionnées péniblement au préalable. Vous m'en direz tant !



Le Black Pearl comme représentation matérielle de la Liberté : le pouvoir onirique de l’œuvre



Verbenski ajoute son grain de sel en incorporant à l'histoire une dimension onirique à l’œuvre. Si l'histoire rapporte que la puissance européenne et les monarchies en place ne faisaient qu'un avec la flibuste durant une partie du XVIII ème siècle, le réalisateur persiste à renforcer un stéréotype bien connu, celui de représenter la piraterie comme un monde de liberté, de grands espaces et de mystères surnaturels. Celui-ci est constitué d'hommes libres n'obéissant qu'à leur conscience et à aucun autre pouvoir... Que c'est beau ! Au diable les misérables têtes d’œufs qui ne verront pas la dimension poétique et métaphorique en se focalisant uniquement sur le divertissement. Encore est-il possible que mes interprétations puissent dépasser les intentions des scénaristes et du réalisateur, mais après tout pourquoi pas ? C'est encore plus beau quand une œuvre d'art puisse avoir la capacité d'échapper aux mains de ses propres créateurs. Pour moi, il en est que Pirates des Caraïbes renforce l'idée reçue selon laquelle le pirate, est un Homme ou une Femme libre, émancipé d'une société qui ne fait qu'emprisonné son âme et ses désirs. Il se bat et en vient même à trouver en lui de la loyauté, de l'honneur et de la solidarité pour se battre contre une cause commune: l'oppression des puissances coloniales. Et encore, tout ceci, sera mieux exploité dans les deux suites. Les Caraïbes se retrouvent être l'Eldorado. L'idée reçue provient d'ailleurs probablement d'une partie de l'histoire admettant que de premiers colons dit "boucaniers" se seraient installés sur les îles des Antilles vivant quasi-exclusivement de la chasse plus que de la piraterie (prendre violemment par voie maritime).


Ceci dit, afin de limiter les confusions, de ne pas porter atteintes à des constructions psychologiques encrées et pour entretenir un mythe préconçue depuis bien des générations, le pirate c'est l'Homme libre et révolutionnaire qui ne peut se passer de la mer, pillant et étripant toute personne qui aurait le malheur de croiser son chemin. Il doit vivre librement et la plus grande partie de son temps, à bord d'un bateau... Euh navire.
Quoi de mieux donc de représenter la liberté matériellement par un navire exceptionnel. Oui, vous l'avez deviné, je fais référence à cette beauté des Caraïbes, j'ai nommé le Black Pearl.


Le Pearl en devient un véritable personnage et est souvent convoité au même-titre qu'une femme. En anglais, il convient de dire "She" pour parler de son navire, terme nautique ! Jouons le jeu : elle est sublime, légendaire et personne ne rivalise avec, même pas la fierté nautique de la marine Royale, le HMS Interceptor. Elle n'est comme personne, elle est unique, c'est une perle et elle fait l'objet de toutes les convoitises. Le triangle amoureux entre Jack Sparrow, Barbossa et le Pearl sera plus que perceptible à la fin du troisième volet de la saga. Véritable fantasme, Jack lui voue un amour inconditionnel et incomparable. Son compas si singulier, pointe constamment ce dont il souhaite le plus au monde ; le Pearl. Quand il en arrive enfin en sa possession, l'aiguille oscille vers l'horizon, symbole de l'inconnu, de nouvelles découvertes et aventures trépidantes, ces dernières accessibles dès lors qu'il l'aura passé la barre symbolique de l'horizon. Encore une fois, la métaphore de l'horizon sera plus exploitée dans le troisième volet de la saga. Le Pearl et l'horizon sont indissociables, le navire étant l'instrument idyllique matérialisant la liberté, l'horizon quant à lui en est la représentation immatérielle et abstraite. La somme des deux permet à Jack Sparrow de se faire une conception établie de ce que doit être son bonheur et ça c'est fort !



Wherever we want to go, we’ll go. That’s what a ship is, you know.
It’s not just a keel and a hull and a deck and sails that's what a
ship needs but what a ship is…what the Black Pearl really is…is
freedom.



Bring me that horizon.




Johnny Depp : reconfiguration du héros/anti-héros américain



Jack Sparrow - Capitaine Jack Sparrow pour être précis - est Johnny Depp. C'est ce qui rend difficile à mon sens de s'approprier le personnage en tant que cosplayer. Plus que l'aspect physique, le rôle de Jack Sparrow se voit contrebalancé entre le sous-jeu (entendez par là une forme de spontanéité inhérent à la personnalité de l'acteur) et le sur-jeu (en référence au style singulier et funambulesque de l'artiste consistant à faire de l'exagération, une norme). C'est le genre de personnage éclectique qu'on s'invente tant petit face à un miroir. Comme cette impression que Jack Sparrow est cette partie de J.Depp qui n'a jamais décidé de grandir. D'ailleurs, il me fait souvent pensé d'une certaine manière à Peter Pan ; personnage immature, extraverti et asexué.
Ce n'est pas seulement inné que de jouer ce rôle pour J.Depp, bien que je suis persuadé que Jack, est une partie intrinsèque de l'acteur, mais c'est aussi un défis que d'interpréter un tel personnage. Ce qu'il a crée est tellement complexe et iconique, qu'on en arriverait aujourd'hui à savoir comment le personnage fictif pourrait réagir face à une situation donnée. Un propos facile à prouver avec le quatrième et surtout le cinquième volet de la saga, dans lesquels l'acteur interprète très mal le personnage. Cela justifie donc bien que ce personnage n'est en aucun cas une interprétation facile même pour l'acteur.


Cette conduite artistique est un lent travail progressif entretenu par J.Depp depuis ses premières collaborations avec Tim Burton, notamment. Le talent et les compétences artistiques de l'acteur font l'objet de controverses, entre persistantes réutilisations d'un même personnage et modélisation astucieuse d'une identité forte et distinctive. Certains nuanceront que le style est devenu poncif et abusif jusqu'en 2010 avec Alice au pays des Merveilles, d'autres remonteraient même à la trilogie Pirates des Caraïbes, quand d'autres viendront même à ce se contenter de citer Cry Baby (1989). Les personnages de J.Depp, particulièrement celui de Jack sont de véritables caricatures, proches du cartoon [et j'ai beaucoup de choses à dire vis-à-vis de cela]. Après fort est de constater que la caricature ; ça plaît ou ça ne plaît pas, comme toute forme d'art.


Selon moi, J.Depp divise significativement sa carrière en deux, une première qui se veut initiatique et une deuxième expérimentale, la seconde est marquée notamment de part ses collaborations décennales avec Tim Burton et Gore Verbenski. L'acteur redéfinit le héros du cinéma américain dont la personnalité tend à se chevaucher avec celle de l'anti-héros, en faisant de l'extravagance sa principale marque de fabrique. Il reconfigure des personnages masculins robotiques, détectives, pirates en y ajoutant de l'exagération et de la féminité, les deux grandes plus-values à mon sens. Cette reconfiguration artistique est en constante évolution ; elle est même facilement observable de Edward aux mains d'argent (1991) à Pirates des Caraïbes (2003) en passant par Sleepy Hollow (1999). Portez un œil attentif à quelques micro-expressions deppiennes dans Sleepy Hallow, elles sont de véritables prototypes de celles qui définiront le personnage de Sparrow plus tard en 2003. A mon humble vis, l'apothéose artistique réside dans la licence de Gore Verbenski, car jusqu'à présent, il n'a rien fait de plus complexe et imaginatif.


La construction du personnage et le travail d'interprétation sont d'extraordinaires innovations. Ceci est la résultante d'une collaboration symbiotique entre l'acteur, les scénaristes, le réalisateur et la formidable responsable artistique des costumes : Penny Rose ! Que ce soit les inspirations (Kate Richards, Pépé le putois) qu'à pu avoir l'acteur, la configuration minutieuse d'expressions physiques caractéristiques, la formidable confection des accessoires et des vêtements ou encore le back-story fort développé du personnage, Jack Sparrow est une icône du cinéma et un symbole de la réussite de la trilogie.



Jack Sparrow comme représentation personnifiée de la Liberté anti-déterminisme: le pouvoir fantasmagorique de l’œuvre



A l'image de Johnny Depp qui altère et reconfigure la conduite artistique dans le cinéma américain, Jack Sparrow se positionne dans l'univers des Pirates des Caraïbes comme un élément distinctif et intrusif. Il est là pour défigurer les normes et les codes prédéfinies dans l'univers. Par opposition, de bons référentiels sont utilisés pour accentuer le contraste. A titre d'exemple, Hector Barbossa (Geoffrey Rush) joue admirablement le terrible pirate dans le sens le plus stricte et le plus stéréotypé ; il est méchant, cruel, inspiré d'ailleurs de Barbe Noire, et donc d'une prévisibilité sans pareil. Ce n'est en rien un défaut mais une technique bien rodée consistant à renforcer les qualités du protagoniste ; la ruse, l'imprévisibilité et la spontanéité seront les forces majeurs du Capitaine Jack Sparrow.


Ce qui fait également de Jack Sparrow un personnage parfait c'est paradoxalement toutes les imperfections ayant permis d'élaborer le personnage ; il ne sauve pas le monde, ni de demoiselle en détresse et ses intentions ne servent que ses intérêts personnels. Dans La malédiction du Black Pearl, il se range toujours du côté des futurs gagnants et tend à fuir dans les situations d'incertitude et celles dans lesquelles les chances de s'en sortir sont peu probables. S'il l'aide autrui et fait acte d'honnêteté à un moment clé, cela sera une simple coïncidence pour, a terme, servir une fois de plus ses propres intérêts. Et c'est justement cela qui est le plus fantasmant. Il n'est prisonnier d'aucune société et d'aucun pouvoir en place, ce qui en soit est commun à tout pirate. Il n'est ni emprisonné par une malédiction contrairement à Barbossa. Plus loin encore, il parvient même à se détacher de toute responsabilité, de problèmes de conscience, de normes, mœurs et valeurs, de toute forme de reconnaissance ou autres attachements sentimentales, et c'est ce qui en fait à mon sens le personnage le plus libre qu'il soit. Par définition, la seule chose dont il serait rattaché c'est à la liberté même. C'est finalement la seule chose que l'on puisse lui reprocher, d'être prisonnier de la Liberté avec un grand L, et donc de son navire [si vous avez bien suivis chers camarades].


Ensuite, ce qui fait de Jack un phénomène du cinéma c'est aussi et surtout l'impossibilité de cerner et de définir proprement le personnage. C'est un peu la constante d'Archimède du cinéma et plus restrictivement de l'univers Pirates des Caraïbes. On ne sait jamais à quel moment il peut faire quelque chose d'incroyablement stupide ! Et oui, est-il réellement honnête ou malhonnête ? Est-il un héros ou un anti-héros ? Si on étudie l'une de ses plus célèbres répliques, on peut vite tomber dans un réel paradoxe : "je suis malhonnête, honnêtement, ce sont des Hommes honnêtes dont il faut se méfier..." Il avoue avec honnêteté qu'il est malhonnête, cela fait-il donc de lui, le plus grand des honnêtes ou au contraire le meilleur des menteurs ?
Et si la "disneyification" de l’œuvre le présente a priori comme un héros ou un faux anti-héros, c'est pour éviter d'évincer les plus jeunes spectateurs. En étudiant davantage le personnage, on peut facilement retourner la situation ; le Capitaine Barbossa l'a tout de même laissé envie lors de la mutinerie et l'a épargné par deux fois, en lui évitant involontairement une terrible malédiction soit dit-en passant. Qui plus est, la cruauté de Jack sera abordé explicitement par Davy Jones dans Jusqu'au bout du monde, qui pourtant s'avère être la représentation même de la faucheuse dans ledit univers.



Me? I'm dishonest. And a dishonest man you can always trust to be
dishonest. Honestly. It's the honest ones you want to watch out for,
because you can never predict when they're going to do something
incredibly… stupid.



Enfin ce qui rend incroyable le personnage, c'est son back-story extrêmement riche. Sparrow est doté d'une forte expérience en navigation et en négociation. Il s'engagera et se liera d'amitié avec une cohorte de Seigneurs pirates, pirates maudits et autres boucaniers des mers, indigènes cannibales (Pelegostos), autochtones du nouveau monde, et même avec la Compagnie des Indes Orientales avant de se les mettre à dos. Le tatouage du moineaux sur son avant-bras est le symbole du marin ayant eu le mérite de voyager à travers toutes les mers et océans du monde. Tout bon pirate ou corsaire voyant ce signe ne peut être qu'intimidé. Ces informations complémentaires proviennent des bonus d'une édition limitée de Jusqu'au bout du monde.
La Malédiction du Black Pearl se situe aux alentours des années 1740 et selon des sources fiables de forums et Wiki Disney, Sparrow serait née lors d'une tempête, au milieu de l'Océan Indien en l'an 1700. Jack aurait donc 40 ans dans le premier film et il aurait déjà vécu plusieurs péripéties plus folles les unes que les autres, celles-ci participant à la construction de sa personnalité ainsi que de son aspect physique général que nous connaissons aujourd'hui. Si Elizabeth Swann repasse quelques exploits de sa vie, des romans (prequelles) racontent la jeunesse du personnage dès lors qu'il se lance dans la piraterie jusqu'à l'appropriation de son bien aimé Black Pearl. Avec que très peu de détails dans le film, on ressent toutefois facilement les expériences fort nombreuses de Sparrow, même si certaines s'entremêlent avec des histoires montées de toutes pièces pour entretenir la réputation du Capitaine [aaah les tortues de mers]. Maître Gibbs jouera un grand rôle dans la construction de la réputation de Sparrow d'ailleurs, puisqu'il prend un malin plaisir à propager et entretenir des mythes, peu importe leur véracité.



- Well, I’ll tell ye. He waded out into the shallows and there he waited three days and three nights till all manner of sea creature came and acclimated to his presence. And on the fourth morning, he roped himself a couple of sea turtles, lashed ‘em together and made a raft.
- He roped a couple of sea turtles?
- Aye, sea turtles.
- What did he use for rope?



Quoi qu'il en soit, le personnage intrigue et les grandes ellipses volontairement disposées au sein même du premier film en dit long sur le passé du grand Capitaine Sparrow. On en découvrira beaucoup plus à travers les deux suites. Ce cheminement bien pensé est déjà habilement utilisé par Steven Spielberg et son personnage Indiana Jones - le Dr. Jones est l'aventurier de référence auquel on lui attribue une expérience extrêmement riche. De fait, la scène introductive dans La Dernière Croisade racontant la jeunesse d'Indy sera plus que la bienvenue. Et ce parce que les créateurs du personnage ont pris le soin d'entretenir le mythe dans le premier volet, tout comme l'a pu faire Gore Verbenski avec Sparrow.


ZOOM SUR QUELQUES SÉQUENCES



L'entrée de Jack Sparrow : l'esprit du cartoon



Comme dit dans la rétrospective, l'attraction Pirates of the Caribbean est une caricature de la piraterie ; les scènes funambulesques et les designs des Audio-Animatroniques en atteste. Pour garder l'esprit convivial et bon-enfant de l'attraction, le réalisateur incorpore dans l’œuvre des scènes tout droit sortie d'un cartoon, principalement lors les interventions comiques de Jack. Rappelez-vous d'ailleurs que le personnage est en partie inspiré de Pépé le putois.


Dans sa toute première scène, le protagoniste est introduit tel un grand pirate charismatique, dreadlocks au vent, regard porté sur l'horizon. Puis comme une blague de Bip-Bip et Coyote ou de Tom and Jerry, la dimension épique se décline brusquement, substituée soudainement par une situation burlesque dans laquelle Jack, se présente finalement comme un pauvre et miséreux marin à la barre d'un petit navire déplorable qui finira par couler, aux abords du quais de Port Royal.
L'extraordinaire composition épique de Hans Zimmer se maintient et toute cette scène en devient ostensiblement une parfaite présentation de Jack, auprès d'un spectateur néophyte.


Les scènes possédant l'esprit d'un cartoon sont mêmes nombreuses et variées et vous ne l'auriez peut-être pas remarqué étant donné qu'elles sont judicieusement bien intégrées. Il en est le cas du mort-vivant parvenant difficilement à se retirer la lance lui transperçant le corps, le personnage avec une grenade dans le ventre, les claques très "théâtralisées" distribuées par les femmes de joies de Tortuga, Pintel et Raggetti déguisés en Femme, ou encore Barbossa tentant désespéramment de se désaltérer, le tout exposé aux claire de lune les tripes à l'air. Et à strictement aucun moment, on ne voit les créateurs perdre le contrôle de leur film en tombant dans un humour trop parodique, déconnecté avec l'esprit général de l’œuvre, ou en présentant une violence trop explicite. Et ceci, parce que l'humour est merveilleusement calibré et contrebalancé, avec des scènes qui se prendront très clairement au sérieux. Je prendrais également comme exemple cette manière d'introduire des personnages comiques dichotomiques tels que Pintel et Raggetti ou encore Mullroy et Murtogg dans des situations à l'esprit tragique et angoissant.



Les histoires de fantômes



Tiens, parlons-en de cette scène du cinéma que je juge l'une des plus extraordinaires ! Début août 2003, j'ai la chance après plus de 5 ans, de retourner au parc Disneyland Paris. Quand bien même je connaissais le resort, nous n'avions jamais fait l'attraction. Et pour cause, celle-ci se trouvant quelque peu sur le bas côté d'Adventureland, nous l'aurions auparavant loupé [comment c'est possible me direz-vous ?]. Cette fois-ci ce fort surplombant le land, ce crâne et cette grotte forte intrigante attisent ma curiosité et j'ai enfin l'âge de lâcher la main de mes parents, me laissant la possibilité de me précipiter vers une affiche avant-gardiste précisant que cette aventure "mouille" ! Ouaah c'est une attraction, me disais-je... Messieurs [enfin, papa, maman] allons-y à pied ! Je découvre à l'époque pour la première fois l'attraction et en passant j'admire cette fabuleuse scène où l'on aperçoit ce pirate maudit squelettique buvant un bon vin rouge, qui malheureusement pour lui, ne fera que dégouliner au travers de ses côtes ; la malédiction qui l'atteint ne pouvant satisfaire sa soif... Époustouflé par le réalisme des scènes, la scène du feu et cette formidable chanson, je rentre à la maison me faisant la remarque que j'avais découvert l'univers le plus incroyable qui m'avait été possible de voir. Puis voilà que le grand frère ramène un de ses CD-ROM de l'époque avec un fichier TS. C'est l'adaptation de la fameuse attraction me dit-il ! Je découvre le film et je tombe directe sous le charme, spécialement sous celui du personnage de Jack Sparrow et de cette formidable scène de Barbossa se métamorphosant pour la première fois en squelette maudit, me rendant fortement nostalgique de l'attraction découverte un mois auparavant.


Cette fabuleuse séquence pourrait résumer l'essence même de l'attraction; tout y est, la qualité des effets visuelles et cette promesse explicite que fait l’œuvre à son spectateur : "Commencez à croire aux histoires de fantômes, vous en vivez une !". En réalité, il est facile de comprendre qu'ici la version maudite de Barbossa s'adresse directement à nous spectateur, attestant qu'avec de telles images de synthèses, nous avions bien intérêt à croire au surnaturel. La révélation complète des morts vivants est d'ailleurs faite bien tard dans le film, bien après avoir pu prendre le temps d'alimenter toute la passion autour des mythes et légendes surnaturels des Caraïbes ! Un délice pour les yeux et pour tout fans de l'attraction.



You best start believing in ghost stories Miss Turner.
You’re in one!




La scène de la prison: les légendes



Peu importe la nature d'une légende, ce qui importe c'est de la manière dont elle est racontée beaucoup affirmeront Aye ? De même que le scénario d'une œuvre et ici, G.Vervenski vise juste. La scène de la prison composée de plusieurs séquences au début du film le certifie ouvertement. Dans l'une d'elle on y voit une des plus célèbres scènes de l'attraction, qui expose trois prisonniers accusés de piraterie tentant d'amadouer un chien avec un os, lui-même dressé à garder les clés du cachot fermement maintenu entre ses canines. Un concept bien drôle brillamment utilisé dans La malédiction du Black Pearl.



You can keep doing that forever, the dog is never going to move.



La réplique ci-dessus est une formidable référence faisant remarqué que le chien, est directement issu de l'attraction à succès. Dans celle-ci, en effet, le chien est une reconstitution. Les pirates Audio-Animatroniques tentant de l'amadouer, ne s'en sortiront jamais puisque le canidé est de fait, condamné a rester immobile.


Par la suite, lors de l'attaque de Port Royal, l'un des pirates affirme connaître la légende du Black Pearl, et là... Très chers camarades... Un concentré d'émotions pures sans glaçons vous traverse le gosier dès lors que ce formidable plan se rapproche lentement sur le portrait de l'un de ses pirates, portrait craché de ces belles et magnifiques Audio-Animatroniques... Pirate se ventant de connaître la légende du Black Pearl qui plus est. Plus qu'une simple référence, la scène filmée dans une ambiance aux couleurs chaudes et chaleureuses - ces mêmes circonstances durant lesquelles votre grand-père ait pu jadis vous raconter une histoire sordide - est consciencieusement élaborée pour renforcer la notoriété de la principale menace de ce premier épisode : le Black Pearl.


Oui parce qu'aux premiers abords, la menace est représentée non pas par le Capitaine Barbossa mais plus indirectement par le navire, qui sous effet de la malédiction se traîne une brume épaisse surnaturelle. Dans la mer des Caraïbes des années 1740, il est d'ailleurs de mauvaise augure que de croiser un navire... Avec des voiles noires !
La dimension épouvante est toutefois rapidement contrebalancée par la remarque forte intéressante de Jack. Celle-ci indique que le protagoniste semble étroitement lié avec la légende.



- I’ve heard stories. She’s been preying on ships and settlements for near ten years. Never leaves any survivors.
- No survivors? Then where do the stories come from, I wonder?




L'Homme qui était complètement obsédé par les trésors



Après avoir accosté aux abords des récifs ténébreux de l'île de la Muerta, Capitaine Sparrow et jeune maître Turner se lancent fougueusement dans une périlleuse mission pour sauver la belle Elizabeth Swann et réquisitionner le bien-aimé Black Pearl. Les deux compères engagent donc une petite virée en chaloupe permettant de s’engouffrer dans la grotte menant dans la salle au trésors. Cette scène est une représentation conforme de l'attraction Pirates of the Caribbean, elle-même se représentant comme une expédition en bateau à travers des lieux hantées des Caraïbes pour rappel. Des décors identiques au dark-ride sont même incorporés, tels que des cadavres squelettiques avec une épée leur transperçant la cage thoracique.


Dans le film, William Turner tend à porter une attention particulière à ces eaux peu profondes sur lesquelles il navigue, celles-ci regorgeant de trésors. Il est fort probable que Will puisse être les yeux et les oreilles du spectateur, puisqu'il découvre en même temps que nous l'univers très particulier de la piraterie. Certes, comme nous le pensons la piraterie est un acte de barbarie, mais l'univers intrigue et viendrait presque à provoquer quelques pulsions incontrôlées nous poussant à chavirer de l'autre côté. Bien que plusieurs scènes évoquent cette possibilité que Will puisse être une sorte de personnage-spectateur, cette séquence dans la grotte y fait plus particulièrement allusion. Jack prend le temps, à l'instar de la voix-off qui accompagne les guests dans l'attraction, de donner des conseils avisés sur le monde très cruel de la piraterie. Il évoque également la possibilité que Will - entendez par là, le spectateur - soit bien parti pour devenir un vrai pirate.


Une autre preuve que nous en sommes bien parti pour en devenir, c'est cette admiration faites à la vue des pièces d'or étincelantes. On les admire tout comme le personnage de Will. Cela révèle implicitement que tout bon pirate commet des actes de piraterie souvent pour combler de grandes obsessions que sont les trésors : de l'argent, de l'or mais aussi une femme ! Et quand la tentation est trop grande, on est bien prêt à enfreindre l'ordre établie par une société s'il le fallait. En regardant le film, cette fameuse séquences marque le moment clé où l'envie nous prend de devenir un pirate. Dès cette scène, Gore Verbenski restaure le fantasme du pirate, en déroulant une liste non-exhaustive des avantages et des inconvénients. Mais quand c'est Jack qui les prononce, on a tendance à vouloir faire abstraction des inconvénients, n'est-ce pas ?



- You know, for having such a bleak outlook on pirates you’re well on your way to becoming one. Sprung a man from jail, commandeered a ship
of the Fleet, sailed with a buccaneer crew out of Tortuga [they both
look at the gold on the bottom of the little river] …and you’re
completely obsessed with treasure.
- That’s not true. I am not obsessed with treasure.
- Not all treasure is silver and gold, mate.




La scène Yo oh, a pirate's life for me



"Yo oh, Yo oh a pirate's life for me.... We are devils and black sheep and really bad eggs, drink-up me hearties Yo-oh ! Really Bad Eggs", termine Sparrow en se couchant sur le sable, Rhum tenu de main ferme, rêvant sa vie idyllique de pirate près du feu avec la jeune et séduisante Elizabeth Swann. Voilà encore une scène aux couleurs chaudes et conviviales, que coïncidences que ces scènes soient mes favorites contrairement à celles tournées dans des décors naturels en pleine journée. Je pense plutôt que j'y retrouve les contrastes et ambiances romanesques des chaleureux restaurants Blue Lagoon/Blue Bayou présentent au cœur même des attractions.


La scène de la plage est un moment clé de l'histoire dans laquelle Jack Sparrow révèle ses pêchés mignons et ses rêves les plus fous sous les regards confus d'Elizabeth : chanter sans s'arrêter la chanson A Pirate's life for me avec son équipage à bord de son Black Pearl. Tiens c'est exactement ce que font les pirates de l'attraction.
Sparrow met également en avant - durant les séquences de la plage - son charme de séduisant pirate. Sa personnalité tend à faire attirer toutes les créatures de la mer, que ce soit une jeune femme de sang royale ou bien un couple de tortues de mers. Le personnage est plus que jamais la futur convoitise d'une multitude de fans affolées. Ah ce Really Bad Eggs !



We're devils and black sheep and really bad eggs. Drink up me 'earties
yo ho! Yo ho, yo ho a pirate's life for me.



I love this song! Really bad eggs! Ooh. When I get the Pearl back, I’m
gonna teach it to the whole crew, and we’ll sing it all the time!




La séquence finale



Dans la séquence finale, Jack prouve aussi bien à l'empire britannique qu'à son spectateur, qu'il est bien le meilleur pirate dont on ait pu entendre parlé. Il a forgé sa réputation durant toute l’œuvre et se voit bien récompensé par son équipage, qui lui offre le Pearl. C'est un peu la mission que s'offre le réalisateur envers le grand public, de faire de Pirates des Caraïbes et de son protagoniste de véritables succès pour la firme Disney.
La séquence finale se ferme alors sur le thème légendaire He's a Pirate dont la composition finale est signée Hans Zimmer. Celle-ci entrant manifestement dans les mémoires de toute une génération.



Drink-up me hearties Yo-oh.




QUE CONCLURE AYE ?



Parce que l'attraction devient aujourd'hui un musée vivant et un patrimoine artistique plus qu'une simple attraction, produit du travail prodigieux de quelques titans des arts et de l'imaginaire, l’œuvre cinématographique est à la fois un véritable hommage et un multi-chef d’œuvre : interprétation artistique deppienne révolutionnaire, redéfinition du héros/anti-héros, reconfiguration novatrice des ambitions du héros au cinéma, création d'un thème légendaire, référence en terme de blockbuster, réédification d'un genre déchu et prouesse artistique.

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le 29 nov. 2017

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