Savvy? Part II

Après un succès aussi inattendu qu'énorme, il était évident que Pirates des Caraïbes allait devenir une franchise pompée jusqu'à la moelle par la firme aux grandes oreilles et à la cupidité immense.

On rappelle donc la même équipe, on tourne deux films en même temps et on rajoute de nouvelles créatures au bestiaire, pas très étoffé dans le premier opus. Ici, le méchant est un pirate à tête de poulpe interprété par Bill Nighy, affublé de comparses à tête de requins marteaux et autres étoiles de mer. La production design tombe donc dans le grotesque, après les effrayants squelettes du premier épisode. De plus, les scénaristes prennent 45 minutes à tout nous expliquer et à réunir tous les personnages, ce qui est évidemment bien trop pour un blockbuster censé divertir. On enchaîne alors longues scènes de soi-disant comédie pour arriver à une conclusion qui passe presque inaperçue tant l'enveloppe est grosse (la séquence des cannibales, pour juste montrer la Compagnie des Indes).

C'est bien dommage car le casting original est presqu'entièrement de retour (Zoe Saldaña par exemple, n'est plus là) et il est toujours aussi bon, même si Keira Knightley est parfois un peu médiocre. Johnny Depp en fait des caisses et c'est tant mieux, Orlando Bloom est toujours bon et le cabotinage des autres acteurs (Jonathan Pryce & MacKenzie Crook sont très forts à ce petit jeu là) est réjouissant. Quant à la mise en scène, si elle patine dans les scènes d'exposition, force est de reconnaître que Gore Verbinski est efficace dans les scènes d'action. Il instaure même presque un souffle épique lors des scènes avec le Kraken. Les effets spéciaux sont d'ailleurs impressionnants et ont gagné un Oscar bien mérité.

Pirates des Caraïbes : Le Secret du Coffre Maudit est donc l'archétype de la suite boursouflée, sympathique, mais vraiment un peu lourde par moment. De plus, la fin ouverte appelle à aller voir la suite. Film mercantile, certes, mais pas cynique pour autant.