Après la critique de Pirates des Caraïbes premier du nom, voici celle du second volet des aventures de Jack Sparrow. Cette fois-ci, alors que Jack vogue sur son Pearl bien aimé, le passé le rattrape sous la forme d’une créature mi-humaine mi-fruits de mer qui lui rappelle que le précédent marché qu’il a passé avec le capitaine du Hollandais Volant arrive à expiration (dans la VO, le personnage est d’ailleurs déjà cité plusieurs fois dans le premier opus, mais il est traduit « Neptune » en VF). A Port-Royal, rien ne se passe non plus comme prévu pour Elizabeth et Will avec l’arrivée du directeur de la Compagnie des Indes, Lord Beckett ; un personnage froid et ambitieux, prêt à toutes les combines pour parvenir à ses fins. Bref, la vie n’est pas un long fleuve tranquille dans les Caraïbes.


Dans Pirates des Caraïbes : le secret du coffre maudit (abrégé ensuite PdC 2), il y est question de pirates (toujours), de Caraïbes (encore) et d’un secret entourant un coffre si ce n’est maudit, au moins source de convoitises. Je ne peux en dire davantage sur le contenu dudit récipient puisque cela fait partie des découvertes du film.


Pour ce qui est des personnages, on retrouve d’anciennes têtes : Jack Sparrow (bien sûr), mais aussi Gibbs, Cotton et son perroquet, Marty, ainsi que Pintel et Ragetti, les deux seuls survivants de l’équipage de Barbossa. Et Jack, le singe de ce dernier qui, si vous avez vu la séquence post-générique de PdC 1 récupère une pièce du coffre de Cortez et redevient donc un simien zombie. Ca, c’était pour le côté « pirates ». De l’autre, on retrouve Will, Elizabeth, le gouverneur Swann et … d’autres que je ne peux point citer pour ne pas vous gâcher le film. Puis, plein de petits nouveaux font leur apparition : Leech dans l’équipage du Pearl (sur lequel je ne m’attarderai pas pour des raisons évidentes), l’intrigante Tia Dalma et puis le fameux capitaine du Hollandais, le tentaculaire Davy Jones, ainsi que son équipage d’âmes damnées.


Autant que vous le sachiez tout de suite, PdC 2 n’est pas indépendant ni du premier, ni du troisième film de la saga. En fait, pour être plus précise, le deuxième et troisième opus ne sont qu’un seul et même film (donc oui, vous resterez sur votre faim lorsque les ultimes images apparaîtront sur votre écran). Et, de la même manière, si vous n’avez pas vu le 1, vous risquez d’avoir quelques difficultés à tout saisir. Ceci dit, pour des raisons qui me sont propres, le final de PdC 2 m’a fait sourire plutôt que grommeler.


Qu’en est-il du film en lui-même ? Comme chez son prédécesseur, l’humour et la tension se côtoient, le premier permettant d’alléger le deuxième pour ne pas rendre cette œuvre trop sombre (on reste, à la base, sur quelque chose destiné au grand public avec une ambiance bon enfant). A dire vrai, au premier visionnage, j’étais écroulée sur mon fauteuil de ciné, les larmes aux yeux tellement ce film est bourré de passages totalement absurdes. Le second m’a finalement arraché à peine quelques sourires mais m’a permis de vivre plus intensément les moments de tension, notamment sur le pont du Hollandais ou lorsque la bestiole faisait son apparition. Le troisième, plus tardif, a été le moyen de réconcilier les deux pendants du film, l’humour faisant mouche autant que le suspens permanent de celui-ci.


L’intrigue devient nettement plus corsée que dans le premier volet, d’autant plus quand on sait ce qu’il se passe dans le troisième. En effet, à la manière des tomes d’Harry Potter, des indices dont le mystère est révélé à la fin, sont disséminés un peu partout dans PdC 2. Et puis, plus encore, la nature tortueuse et emberlificotée de Jack Sparrow éclate au grand jour, le capitaine du Pearl embrouillant tout un chacun à tour de bras pour obtenir ce qu’il veut sans trop se mouiller. Accrochez-vous parce que c’est pire dans le troisième.


En plus de Davy Jones et son équipage de crustacés – que je trouve géniaux, encore plus que les mécréants de Barbossa –, ce qui apporte la touche de noirceur de PdC 2 (et 3), c’est finalement Lord Beckett lui-même qui se révèle plus nauséabond que M. Poulpe. Avec lui, on sent que l’âge d’or de la piraterie n’est plus et que tous ceux qui auront un tant soit peu d’accointance avec les forbans des mers subiront le même sort. A côté de lui, Norrington était un guignol, risible et fade. De fait, nos héros – à savoir Jack, Will et Elizabeth – se retrouvent ici piégés entre deux feux qu’ils n’éteindront pas en deux coups de sabre et quelques piques rigolotes. Le danger est bien présent et c’est tant mieux puisque c’est ce qui fait tout le charme du film.


Les bateaux sont toujours là, les combats aux sabres et aux canons également, le rhum aussi, la magie a plus que jamais sa place dans l’histoire et la terre fait quelques apparitions non dénuées d’intérêt. Les personnages de Will et Elizabeth (entre autres) s’affirment et ont un rôle plus moteur que lors de leur précédente apparition. Pour mon petit plaisir perso, Pintel et Ragetti ne sont pas en reste non plus, le deuxième plus encore que le premier. Mention spéciale pour Bill Nighy qui nous joue un excellentissime Davy Jones, à la fois dangereux et touchant.


Pour les images, les Caraïbes font toujours leur petit effet et, même si le monstre passe plus ou moins bien sur le blu-ray, il n’en demeure pas moins très bien réalisé. La musique, Hans Zimmer a repris la baguette après son disciple en conservant une trame commune agrémentée de nouveautés pas désagréables à l’oreille.


Bref, un second volet indispensable à la saga parce qu’il amène les éléments du troisième film, qui vous fera passer un bon moment sans forcément que vous n’en conserviez un souvenir impérissable. Il n’a pas la saveur du premier mais se laisse regarder sans souffrance.

NicodemusLily
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le 11 sept. 2015

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