L’ami Rodriguez signe là un hommage survitaminé aux films d’horreur de série B (et Z). Bénéficiant de moyens importants, le réalisateur ringardise artificiellement son film en incorporant des rayures à la pellicule et en jaunissant la photographie. Il en résulte une compilation, un best of de tout ce que l’on a pu voir dans le genre… à la puissance mille : de l’action non-stop, des explosions à gogo, des acrobaties improbables, des tonnes de zombies purulents, des donzelles à fortes poitrines et courtement vêtues (mention spéciale à l’héroïne moulée dans une mini-jupe en cuir avec sa jambe mutilée munie d’un pied de table puis d’une mitrailleuse !), de dangereux mercenaires, un gaz mortel, un médecin fou de jalousie, des dialogues décalées, etc. Et surtout du gore jusqu’à l’écœurement comme le bocal de couilles, les scènes de cannibalisme avec des corps dépecés et des membres arrachés filmés avec complaisance, des têtes explosées en gros plans, des marées de pus… tout cela dans la bonne humeur. Les acteurs ont tous la gueule de l’emploi. On notera la présence de Bruce Willis et l’apparition de Tarantino lui-même (doté d'un sexe répugnant, beurk !) en militaires contaminés jusqu’à l’os. La BO pêchue participe parfaitement au délire ambiant. Histoire de détendre l’atmosphère, Robert Rodriguez en rajoute vraiment dans le n’importe quoi (le héros fuyant les zombies en mini-moto, la recette du meilleur barbecue en plein carnage, etc.). Il y a ici de quoi combler même les plus blasés. En voyant ce film, un néophyte peut avantageusement faire l'impasse sur une bonne centaine d’autres du même genre.