Genre : Du visuel, rien que du visuel, mais hi-la-rant
Playtime est un film à part. D’abord parce qu’il n’a pas de scénario à proprement parler. Certes, on suit plus ou moins deux personnages (M. Hulot, joué par Tati lui-même, et une jeune Américaine en visite à Paris), mais ils ne font que se croiser dans les différentes séquences qui structurent le film. Ensuite parce qu’il n’y a pas non plus vraiment de dialogue.
Mais quelle image ! Quelle image ! Filmé en 70mm (ce qui permet d’avoir des plans très larges), chaque scène contient une multitude de détails tous aussi drôles les uns que les autres, qui fait que vous pourrez regarder le film plusieurs fois sans voir la même chose ! Ma scène préférée est définitivement celle du restaurant : je ris encore en l’écrivant, mais je n’en dis pas plus.
Le message est là aussi, puisqu’à travers ce Paris fait de buildings de verre et de centres commerciaux, où l’on n’aperçoit les monuments culturels que furtivement, dans un reflet par exemple, Tati pointe le doigt sur la course à la « modernité » qui touche la France des années 60.
Ce film a coûté à Tati beaucoup de temps, beaucoup d’argent, et des relations houleuses avec ses producteurs et ses diffuseurs. Mais s’il n’a pas connu un grand succès commercial à sa sortie, ce film ambitieux a eu la reconnaissance méritée avec le temps.
Difficile de parler de Playtime, c’est avant tout un film qui se regarde, et qui séduit !
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