Remake Point Break, extrême néant

Pitoyable. Je cherchais le bon mot pour définir ce remake. Je l'ai vu quasiment immédiatement après mon visionnage de l'original, encore tout frais dans ma tête donc. Et pitoyable, c'est tout ce que je vois.


En fait, le film essaie de faire quelque chose de différent de l'original, tout en en gardant les éléments principaux. Et ça ne marche pas, parce qu'il ne raconte rien. On commence le film avec notre bon détective Utah qui perd son pote lors d'un petit tour en motocross près de falaises. Pote dont on ne reparlera jamais de tout le film. Ça commence bien, l'introduction ne sert à rien. Et on enchaîne avec des dialogues avec un autre gars du FBI qui s'occupe de l'affaire, mais on n'y croit jamais. J'oubliais tout ce qui s'y racontait quelques secondes après, tant rien ne se dégageait ni de la mise en scène, ni de l'écriture.


On a finalement l'impression que le scénario bidon sans doute pondu par des gamins de 7 ans ne sert qu'à montrer les scènes de sport extrême. Parce qu'attention, il ne s'agit plus que de surf, mais de différents sports extrêmes auxquels s'adonnent les personnages. Phases plus qu'inutiles puisqu'elles ne font jamais avancer l'histoire et n'ont jamais l'air si spectaculaires (en plus d'être filmées comme ces petits reportages à la TV), et renforcent le ridicule du scénario : les méchants et leur quête des huit exploits.


Bon, on aurait pu se contenter de la jolie vision que nous offre toujours Teresa Palmer dans ses films, mais même là, c'est un échec, on ne la voit presque pas. Toute la relation bâtie autour de son personnage n'en sera d'ailleurs qu'effleurer, puisque leur amour naît en à peu près 15 secondes. Passons donc sur le personnage, sans doute le plus inutile de tous. Enfin presque, parce qu'un peu plus tard, Utah apparemment très énervé se mettra à tirer des coups de feu dans le vide après avoir eu son adversaire à deux mètres de lui. C'est bien sûr une scène tirée de l'original, mais qui y prenait tout son sens et était beaucoup plus cohérente. Là, ça semble forcé, le cahier des charges devait demander cette scène et les scénaristes l'ont placé au hasard dans le film. Même l'acteur ne croit pas en son propre rôle.


Forcément, puisque l'écriture des personnages s'est volatilisée. A part le grand gentil et le grand méchant qui sont distinguables, le reste est interchangeable. On ajoute au bon vouloir des sportifs méchants qui peuvent crever sans que ça ne change rien pour les autres, le film continuera son chemin tout tracé. Exaspérant.


On aurait aussi pu se rabattre sur la photographie, dont un bon nombre de plans sont bien travaillés. Le problème, c'est que c'est assez laid, déjà parce que ce choix d'image est assez incompréhensible pour ce film (ça renforçait peut-être le côté dramatique inexistant), ensuite parce qu'il y a parfois une tonne d'effets spéciaux d'une atrocité absolue : la fin ridicule à souhait en est la preuve tant elle est moche et fausse. Là où la fin du 1 suivait un enchaînement logique, apportant la résolution méritée des deux personnages principaux, ici, non seulement elle sort de nulle part, mais elle est moche et surtout totalement invraisemblable. Et ne surtout pas compter sur la caméra pour rattraper le tout, dont les plans surdécoupés sont montés n'importe comment (on a environ 5 plans pour un mec qui fait des tractions).


Et puis on nous sort plein de discours philosophiques sur la force et le pouvoir de la nature, que le but est de ne faire qu'un avec elle, que le héros peut être sauvé (parce que c'est mal d'empêcher des vilains jouer les Robins des Bois). Et tout est dit avec le plus grand des sérieux évidemment. Essayez de faire moins bien que Keanu Reeves, vous prenez des mecs qui s'en foutent de ce qu'ils font (je ne vois que ça) et on se retrouve avec ce néant d'acteurs.


Fast and Furious s'inspirait déjà furieusement de Point Break, dans l'ambiance, et l'intrigue en général. Là, c'est le contraire. Point Break le remake est vendu comme l'héritier de Fast and Furious. Apparemment plus spectaculaire (mais en fait non). Et alors que les Fast and Furious commençaient à gagner mon intérêt et les derniers me plaisaient même plutôt bien, dans Point Break, il n'y a rien à sauver puisque le film n'a surtout rien à délivrer.

Madnx
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le 6 août 2016

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