Ca faisait longtemps que je n'avais pas autant détesté un film.
On est dans le vulgaire qui veut être transgressif, dans le violent qui veut être choquant et dans le maladroit qui veut être esthétisant.
On est face à une esthétique de clip surmonté qui emprunte à des films tirés de "Comics" et autres films de genre sans se poser la question de pourquoi ni comment on fait un film. On fait la liste ?
- Hallway fight scene en 1 plan séquence (Daredevil, The Raid, Oldboy), check
- Scène de nuit dans la neige façon Sin City (c'est la MÊME photographie), check
- Scènes du héros qui vit retiré into the wild (The Wolverine), check
- Vieil assassin qui devient l'ami d'une jeune fille (Leon), check
- Assassins qui torturent les personnes en contact potentiel avec leur proie (No Country for Old Men), check
- Assassin trahi par sa hiérarchie (hitman, Kill Bill), check
Check, check & recheck.
J'ai bien conscience que le film est tiré d'un Comics (que je n'ai d'ailleurs pas lu). Et que cette oeuvre est sûrement nourrie d'inspirations diverses & variées tirées au sein d'un genre effervescent, et qui permettent une ré-interprétation ou une sublimation des codes du genre.
Mais dans le passage au médium filmique, il n'y a pas une once d'originalité qui reste, même quand le film va chercher des influences qu'il aurait du laisser tranquille (Ultimate Game et son montage HD trashy & épileptique). On n'est pas non plus dans l'hommage: c'est fait juste pour avoir une image léchée, une coolitude non justifiée, sans que ça ne vienne nourrir le film.
Retirez n'importe quelle scène du film, ça n'a aucun impact sur le reste. Rien n'est essentiel, tout est superflu, des motivations des personnages à la parade de décors génériques aux costumes franchement moches. Prenez par exemple le personnage de Vanessa Hudgens. Elle est censée être le "coeur" du film, la motivation centrale du film. Retirez la: vous avez la même chose. Elle n'est qu'un prétexte. C'est l'équivalent du chien dans John Wick, à la différence que j'y croyais, moi, à l'importance de ce chien. Salaud de Theon Greyjoy...
Avec Polar, on ne voit qu'une pâle copie, hideuse & malsaine, de meilleurs films.