Je m’attendais à mieux. A lire le sujet, je m’attendais à un “French connection”, mâtiné de “Convoi de la peur”. Et en voyant les premières images, je songe de plus en plus à Michael Mann, à son “Thief” et puis le style vestimentaire, les attitudes, l’image très criarde, ensoleillée, colorée, la musique tout aussi hurlante, très marquée 80’s, tout me rappelle Miami Vice, pas le Mann, la série évidemment. Toutes ces évocations étaient encourageantes, pour ne pas dire appétissantes.


Malheureusement, le scénario prend ses aises avec le réalisme ou la crédibilité, avec des personnages très archétypés, réagissant très bizarrement, si bien que je suis “sorti” du récit plusieurs fois au cours de la séance, décontenancé par la direction que prend le personnage principal surtout, censé être un policier averti, chevronné. Le légèreté du scénario prend le spectateur par surprise. Déplaisante surprise qui place le film sur des sentiers battus à l’ordinaire par les nanars plutôt que les grands films.


Sur le papier, l’idée était alléchante, une descente aux enfers d’un flic radical, juqu’au-boutiste avait de quoi faire un bon film noir. Mais au final, le contraste entre le style tapageur, “fluo” et la soit-disant régression intime et morale des héros (parce que le personnage principal entraîne dans sa chute son partenaire) est beaucoup trop saillant à mon goût. Je n’y arrive pas. Je ne parviens pas à apprécier l’ensemble comme un film cohérent, dans l’équilibre et la crédibilité.


Le jeu des comédiens me perturbent également. William Petersen n’est pas un acteur avec lequel j’accroche naturellement et ici comme ailleurs, il me semble loin, transparent, sans potentiel émotionnel, incapable de marquer mon esprit.


Son partenaire John Pankow est un acteur que je connais un peu mieux pour son rôle récurrent dans la série “Mad about you” (Dingue de toi) et que j’ai même vu tout récemment lors d’une revoyure de “Le secret de mon succès”. Ici, avec un personnage beaucoup plus grave, son manque de viande fait cruellement défaut, surtout sur la fin. A ce moment-là, j’ai déjà sauté du wagon et attends sagement le “The end” libérateur. Bref, aucun des deux ne vient sauver mon visionnage.


Willem Dafoe, tout jeunot n’a pas suffisamment de temps, ni peut-être de coffre encore. Toujours est-il que les acteurs n’arrivent pas à insuffler un sens à tout cela, une respiration particulière, de la vie en somme.


Le film n’est pas pour autant mauvais, mais parait bancal, désarticulé. Il y a beaucoup trop de ratés, de dérapages.


http://alligatographe.blogspot.fr/2017/02/live-die-la-friedkin.html

Alligator
5
Écrit par

Créée

le 21 févr. 2017

Critique lue 904 fois

5 j'aime

Alligator

Écrit par

Critique lue 904 fois

5

D'autres avis sur Police fédérale Los Angeles

Police fédérale Los Angeles
Vnr-Herzog
8

Take me DOWN to the Paradise City

Los Angeles, son soleil, ses embouteillages, ses criminels et ses flics. Jim et Richard forment un duo d'inséparables flics à grosses burnes. La preuve, ils viennent juste de sauver une délégation...

le 31 juil. 2011

47 j'aime

10

Police fédérale Los Angeles
Kalian
7

Critique de Police fédérale Los Angeles par Kalian

To live and die in L.A est un film compliqué à critiquer tant son appréciation résidera dans l'adhésion ou non à son postulat de départ. Celui-ci consiste à prendre tous les clichés du buddy-movie...

le 2 févr. 2011

46 j'aime

21

Police fédérale Los Angeles
Torpenn
5

Un coup de vieux

Grosse déception à la revoyure... Je me demandais pourquoi je n'avais aucun souvenir du film et je me réjouissais du plaisir de la redécouverte mais en fait, c'était normal comme oubli, pas grand...

le 4 janv. 2013

31 j'aime

13

Du même critique

The Handmaid's Tale : La Servante écarlate
Alligator
5

Critique de The Handmaid's Tale : La Servante écarlate par Alligator

Très excité par le sujet et intrigué par le succès aux Emmy Awards, j’avais hâte de découvrir cette série. Malheureusement, je suis très déçu par la mise en scène et par la scénarisation. Assez...

le 22 nov. 2017

53 j'aime

16

Holy Motors
Alligator
3

Critique de Holy Motors par Alligator

août 2012: "Holly motors fuck!", ai-je envie de dire en sortant de la salle. Curieux : quand j'en suis sorti j'ai trouvé la rue dans la pénombre, sans un seul lampadaire réconfortant, un peu comme...

le 20 avr. 2013

53 j'aime

16

Sharp Objects
Alligator
9

Critique de Sharp Objects par Alligator

En règle générale, les œuvres se nourrissant ou bâtissant toute leur démonstration sur le pathos, l’enlisement, la plainte gémissante des protagonistes me les brisent menues. Il faut un sacré talent...

le 4 sept. 2018

50 j'aime