A force d'entendre des critiques dithyrambiques, on en oublie de se fier à son premier pressentiment, qui pourtant dans certains cas est toujours le bon.
Polisse n'est qu'une accumulation de clichés et de bons sentiments, où tout sonne faux et où tout est prévisible. Le film est tout juste bon à nous montrer, avec une démagogie effrayante, que les célébrités elles aussi ont un cœur et que les enfants sont des êtres fragiles et persecutés qui ont besoin de la protection de gentils flics intègres et sincèrement investis. Et pourtant, rien n'émeut. Rien ne touche, rien ne convainc. C'est avec une indifférence totale que l'on assiste aux enquêtes, aux interrogatoires, aux pétages de câbles de personnages caricaturaux qui n'ont pas peur d'aller toujours plus loin dans le stéréotype (le vieux musulman qui veux marier sa fille de force à un cousin et ces pédophiles qui ressemblent tous au stéréotype du pédophile? celui qu'on ne suspecte pas car il a "l'air sain"?). Pendant deux heures, on assiste à la bonne action d'acteurs qui ne savent plus quoi dire, ni comment captiver. La réalisation pseudo-documentaire de Maïwenn est d'une laideur sans nom. Pas un plan large en deux heures de film. Pas une respiration, pas un souffle. Juste une image froide, sans âme, sans châleur, sans interêt.
Leçon du jour : ne plus jamais accepter de voir le film de quelqu'un qui a été marié à Luc Besson. Cela à des conséquences notables sur la création artistique de l'individu touché.