Polytechnique par Johannes Roger
Une des premières œuvres de Denis Villeneuve (Inscendies, Prisoners…), évocation tétanisante du massacre de l’école polytechnique de Montréal fin des années 80. Cette tuerie de masse à de particulier le fait que les victimes en étaient exclusivement des jeunes femmes. Le tueur, dans son délire paranoïaque, rendaient les féministes responsables de ses échecs et de sa vie misérable, alors que dans la vie réelle son père semblait grandement responsable de son désordre mental. Le récit ne s’attarde pas sur cette partie de l’histoire, mais tourne autour de 2 personnages aillant survécu à la fusillade. Il fut abusivement comparé à « Elephant » à l’époque de sa sortie. Si les deux films entretiennent en effet certains points communs comme l'esthétisation de l’horreur (scope noir et blanc, récit fragmenté, plans séquences…) « Polytechnique » reste plus cru, plus frontal que son homologue américain, le film joue également plus sur la corde sensible, c’est à la fois sa force et sa faiblesse. Difficile de ne pas resté insensible en effet au sort des victimes quant on rentre dans leur intimité. La réflexion intellectuelle est donc vite évacuée, elle peut tout de même se faire à posteriori, même s’il est difficile de comprendre ce genre de monstruosité.