Pompei : l'Amour du Vide
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Un cinéma où on prend la pose, tout le temps. Où il ne se passe rien, où on trimballe son ennui très photogénique à travers un no man’s land très cinémascope. Et puis il y a des balades en moto, beaucoup de balades en moto, trop de balades en moto. Voilà, Pompei, c’est ça. Du vide avec trop de balades en moto. On écrase tout ça de chaleur avec des tas de cigales qui crissent, on met une ribambelle d’enfants sauvages qui courent partout, des corps en sueur, une jeune fille en révolte et amoureuse, un vague trafic d’antiquités, un récit d’apprentissage, une intemporalité marquée, et le tour est joué, l’illusion totale. Illusion d’une «histoire d’amour et d’actes de résistance […] de personnages qui se battraient davantage contre eux-mêmes que contre un système», dixit Anna Falguères et John Shank, les réalisateurs.
L’intention est sans doute là, et le sens aussi, et une certaine esthétique maîtrisée de la désolation. Pourtant l’ensemble ne fonctionne pas, plombé par une volonté de désincarnation («Nous cherchions à aller à l’os, à se couper de la réalité, du trop de réalité» a expliqué Shank) qui le rend expurgé de la moindre émotion, et bouffé par une opacité qui se voudrait signifiante, mais finalement (uniquement) prétentieuse. Cela ce ressent jusque dans le jeu des acteurs, bien incapables de transmettre quoi que ce soit (mais avec un tel scénario, pas de miracle possible). Et s’il est agréable de revoir Garance Marillier qui, depuis Grave en 2016, n’a pas fait grand-chose (la série Ad vitam), et de découvrir vraiment Aliocha Schneider, aperçu dans Closet monster en 2015 et lancé sur les traces de son grand frère, il n’y a rien d’autre à attendre de Pompei, rien à en retenir, rien qui restera, ou peut-être des cendres, évidemment.
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