Après le film de genre à petit budget français raté qu'était Proie, le Canada nous donne une jolie leçon avec Pontypool, exercice de style casse gueule mais foutrement réussi. Plutôt que de dilapider le peu de tunes qu'il avait pour faire son film dans des galères pas possibles, Bruce McDonald a eu l'idée de centrer toute l'action dans un seul lieu, voir pièce, à savoir un studio de radio duquel un animateur et ses deux assistantes vont assister à un témoignage étrange avant de se rendre compte que la ville autour d'eux a littéralement pété une durite. Appelant constamment l'imagination du spectateur et ménageant le suspense crescendo avec un découpage sentant le long travail de préparation, Pontypool transcende son concept finalement casse gueule avec son twist de la mort, posant le film comme une version sonore du Prestige de Nolan, dans lequel il ne faut pas clairement observer mais ici écouter. C'était risqué, c'est maitrisé et très bien joué.