Quand on pense à Géraldine Chaplin et à Oliver Reed, je pense qu'on est loin de les imaginer jouant un couple dans un film de SF fauché des débuts des années 70 où le bébé est devenu le pire ennemi de l'homme. L'histoire de Z.P.G. est simple, le Big Brother des marques repères décrète que pendant 30 années consécutives, aucune naissance ne devra avoir lieu. Seulement, huit ans après que la loi soit adoptée, Géraldine, comme beaucoup d'autres femmes, veut ressentir en elle ce monstre de 50 centimètres et 3,3 kilos qui annonce la fin de l'humanité lui triturer les entrailles. Elle et son mari décide alors d'enfreindre la loi, défiant la peine de mort accordé aux transgresseurs et mette au monde un bébé dans le secret le plus complet …


De base, le terme Zero Population Growth vient d'une organisation du même nom pour définir le fait que la Terre ne peut pas abriter autant d'êtres humains, et donc d'après cette organisation, il faut que le taux de natalité soit égal au taux de mortalité. Ou pour paraphraser Bruce Willis dans Sin City, un vieux meurt, une enfant vie. Seulement, le scénario écrit par Max Ehrlich et Frank De Felitta va plus loin puisque dans un monde où toutes les ressources sont quasiment épuisées et où l'espèce humaine est la dernière espèce vivante, il n'y a qu'une solution, stopper net la naissance. Y a pas à chier, le scénario s'impose. Il est simple, effrayant, et sans doute plus moderne qu'à sa sortie en 1972 vu que le taux de natalité venait juste de baisser. A moins que ce soit grâce à ce film que les américains ont pris conscience que nous étions trop sur la planète, mais j'ai un doute …


Alors bien sûr, Z.P.G. ou Population Zéro appartient à ce genre de Film d'anticipation que l'on peut regrouper avec 1984, l'âge de cristal, même Seven Sisters qui repose sur le même principe, et j'en passe, et il en tire d'ailleurs tous les codes, les grands écrans dans la ville et dans les maisons (me rappelant fortement Equilibrium), un uniforme unique pour les habitants, les messages de propagande toutes les 6 minutes, les rations de bouffe ultra limité qui devient une monnaie d'échange puisque les citoyens peuvent allègrement dénoncer des couples qui ont des enfants de moins de 8 ans contre de la bouffe en plastique. Et Z.P.G. aurait pu être un bon film. Y a de très bonnes idées qui renforcent l'ambiance. Le restaurant avec ses cartes avec des plats français, ce brouillard oppressant qui nous met le nez dans la fin du monde, cette idée de faire un musée de tout ce que l'homme a connu avec et les reconstitutions des repas entre amis qu'on pouvait avoir avant, ce sont de bonnes idées. Et la meilleure d'entre elle est de donner une solution au problème de l'envie d'être parent : La possibilité d'avoir un enfant robot, des poupées "vivantes" que me font presque autant flippées que celle dans A l'aube du sixième jour et ça c'est bien, c'est intelligent. J'aime.


Mais ce qui manque le plus au film, c'est que le réalisateur, Michael Campus, ne lui a pas donné d'âme. La réalisation est bâclée voir inexistante, la musique est pâle, j'hésite à voir les jeux d'acteurs comme un véritable échec où comme une réussite, peut-être qu'Oliver Reed, impassible à chaque coin de phrase, aura été un citoyen de Libria d'Equilibrium avant l'âge, en tout cas Géraldine Chaplin aura remporté le prix de la meilleure actrice au festival international du film de Catalogne (ce qui veut dire qu'au moins 4 personnes ont vu ce film, et c'est peut-être le seul qu'ils ont vu cette année …) le rythme est lent, les actions s'enchaînent sans logique parfois, on se demande bien comment les protagonistes ont pu cacher un gros ventre pendant 9 mois et comment ils n'ont pas pensé une seconde qu'ils devraient le cacher encore 22 ans. Et là où ça commence à être bien c'est quand un couple d'ami découvre le bébé et veut se l'approprier. Ils n'ont pas le choix de le partager pour pas se faire balancer mais ce couple d'ami devient barjo et veut le gosse, c'est un peu l'histoire du jugement de Salomon en couple quoi.


Ce qui me gêne le plus dans ce film c'est la fin.


Le couple de timbré va finalement dénoncer les héros du film, sachant pertinemment qu'ils les condamnent à mort avec le gamin. Ils se font enfermés dans un espèce de boule à neige en plastique pour les étouffer, mais attention, ils avaient en fait préparé un tunnel pile en dessous de l'endroit où ils sont enfermés. Et là, c'est le tunnel du toubib dans "Top Secret", une autoroute creusé à la petite cuillère le machin. Ils disparaissent et amène leur gamin … sur une île de déchets radioactifs. Alors oui, c'est sans doute un avenir radieux pour le gosse, mais éviter de crever en 3 heures sous une cloche à fromage géante pour s'exiler sur une île qui ne comporte par conséquent par la moindre brindille d'herbe, pas le moindre insecte et qui a des chances de te faire développer un cancer toutes les trois secondes et te pousser au cannibalisme, est-ce bien raisonnable ? (dixit Desproges). Y a tout plein de petites choses qui vient casser la bonne découverte de ce scénario quelque peu intéressant et c'est dommage. La réalisation est inintéressante, les décors sont à chier et le rythme est le plus gros défaut du film. On est dans les années 70, c'est censé bien se finir mais c'est typiquement le film qui aurait du mal se terminer pour avoir un vrai impact. Une vraie histoire. Le couple crève, le gamin aussi et bim, fin, la morale devrait être "si tu veux que tes gosses aient des gosses, alors change le monde dans lequel tu vis, sac à merde" et non pas "t'inquiète on est humain, on sera sans doute la dernière espèce mais on s'en sort toujours Seymour". Le film commence en nous mettant une idée en tête, c'est que le plus grand crime contre l'humanité c'est d'avoir engendré l'humanité, alors restons dans cet optique nom d'une pipe ! Même si c'est très médiocre, c'est quand même un film à voir je pense.


Bon Film :)

P-D
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le 28 mai 2018

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