Après des films se déroulant à notre époque, Céline Sciamma s'attaque au film en costumes. Elle y retrouve son actrice de Naissance des pieuvres Adèle Haenel et en fait à nouveau un objet de fascination. Noémie Merlant remplace Pauline Acquart et le spectateur devient le témoin de cette relation fascinante entre amitié et amour.


Haenel est rayonnante dans ce rôle de femme que l'on dit difficile, alors qu'elle veut seulement être libre et sans obligation. La surprise vient toutefois de Merlant. Son personnage veut également sortir des conventions dans le monde artistique (les femmes n'avaient pas le droit de dessiner et peindre des hommes). L'actrice crève l'écran et apparaît comme une représentation de la réalisatrice. Sciamma dirige Haenel comme la peintre le fait avec son modèle.


Portrait de la jeune fille en feu est un portrait de ces deux femmes unies dans une société qui n'en demande pas tant, auquel on peut également rajouter une mère aimante et usée par le poids des conventions (Valeria Golino au top) et une servante permettant d'évoquer la question de l'avortement au XVIIIème siècle (autre bonne surprise avec Luàna Bajrami).


On pense parfois à Mademoiselle (Park Chan Wook, 2016), même s'il n'y a pas de thriller ici et un peu moins d'érotisme. Là aussi un beau portrait de femmes de cette décennie. Puis si vous êtes artiste à vos heures ou tout simplement amateur d'art, il est fascinant de voir une artiste en plein travail dans des séquences jouant sur les regards, les inspirations ou la manière de peindre et de dessiner (superbe travail d'Hélène Delmaire).

Créée

le 4 mars 2020

Critique lue 124 fois

Borat 8

Écrit par

Critique lue 124 fois

D'autres avis sur Portrait de la jeune fille en feu

Portrait de la jeune fille en feu
takeshi29
8

(Se) retourner (ou non) à la page 28

Pourvu que le 18 septembre prochain, quand sortira ce "Portrait de la jeune fille en feu", les critiques professionnels ne le réduisent pas à un manifeste sur la condition féminine, ou pire à une...

le 19 août 2019

81 j'aime

17

Portrait de la jeune fille en feu
Samu-L
5

A feu doux

Alors portrait de la jeune fille en feu ça donne quoi? Le film est esthétiquement réussi et chaque plan fait penser à une peinture. Le film traite justement du regard et du souvenir. Il y a aussi...

le 16 nov. 2019

68 j'aime

24

Du même critique

Les Aventuriers
Borat8
9

L'aventure c'est l'aventure

Fort Boyard est diffusé en France depuis 1990 et a connu plus d'une version étrangère. La particularité du jeu est que le fort est un décor unique pour chaque version, monument historique situé dans...

le 12 avr. 2020

4 j'aime

Kaena : La Prophétie
Borat8
7

Entre deux mondes

En 2003, ce film d'animation français avait fait grand bruit avant sa sortie et pour cause, il était visiblement le premier long-métrage réalisé en CGI en France. Le souci est que le soufflet est...

le 19 févr. 2020

4 j'aime

Eternal Sunshine of the Spotless Mind
Borat8
9

Everybody's gotta learn sometime

Après une première collaboration bien loufoque (Human Nature, 2001), Michel Gondry et le scénariste Charlie Kaufman se lançaient dans cette histoire de voyage mental un peu dans le sillon de Dans la...

le 21 déc. 2019

4 j'aime

6