Le décor est planté depuis la première scène: pour commencer, vous pouvez vous assoir sur le dynamisme et le naturel. La fin est chouette, musicalement en tout cas, car pour pas voir leur mines déconfites, j'ai préféré fermer les yeux pour apprécier tout le génie de Vivaldi.
Autrement, ce Portrait de la jeune fille en feu est aussi inutile qu'artificiel.
L'interprétation est poussive, les actrices manquent de naturel et affichent des mines bien sérieuses qui ne sont ni convaincantes, ni justifiées. Visuellement, c'est terne, et l'histoire est d'un tel ennui qu'on se pendrait bien à la première poutre venue. Un film sur les femmes, fait par des femmes, qui entendent faire un film féministe, mais en réalité, ce n'est jamais approfondi.... On dirait du (mauvais) théâtre filmé. Bien sûr, c'est très prévisible et on ne peut pas dire que la tension dramatique soit au rendez-vous. Le feu ne sera donc à prendre qu'au sens littéral du terme (i.e. quand - idée bien saugrenue - nos chères protagonistes s'en vont faire un feu de joie dans le bois). Et pour bien nous achever, il n'y a eu aucun tri au montage ("Allez, on jette rien, pas de gaspi").
Nous refourguer deux lesbiennes et une très lointaine critique de la condition de la femme comme alibis ne suffit pas à faire un film: il aurait fallu travailler la narration, et mieux diriger les acteurs déjà.