La Troma c'est le Sushi Typhoon US, et si vous ne connaissez pas Sushi Typhoon, disons pour faire simple que le mot d'ordre est débilité, n'importe quoi, sexe et surtout, gore. Suivant ce principe la boîte de prod culte nous livre une bobine improbable sur fond de comédie musicale où un fast-food spécialisé en poulet frit prépare son ouverture, alors que celui-ci a été bâti sur un cimetière Indien. Comme tout le monde le sait, les cimetières indiens raniment toujours les les morts à la vie, dans le cas présent des poulets, qui associés à l'esprit des défunts dont les terres ont été violées vont s'attaquer à la clientèle afin de les zombifier jusqu'au dernier.
C'est jovial grâce à des chansons hilarantes et des répliques dans le ton, de même que des scènes parodiques énormes (le Général, Jared, etc.), et puis c'est bandant parce que toutes les occasions de nous montrer les — nombreuses — donzelles les nichons à l'air sont saisies, et enfin c'est jouissif tant les scènes gores dépassent toutes les limites du mainstream actuel, nous renvoyant en pleine époque Evil Dead, Bad Taste et Braindead.

Bref, Poultrygeist Night of the Chicken Dead est à la troma ce que son sourire est à la Joconde, à sa savoir ce qu'il y ait chez elle de plus captivant (et la meilleure de son cru 2006, suivi par Yeti A Love Story et The Lumberjack of All Trades). Pour un tel résultat il fallait évidemment que le maître Lloyd Kaufman soit de la partie, et c'est dans une véritable explosion orgasmique qu'il nous livre l'un de ses travaux les plus accomplis de sa carrière.
C'est tourné avec un budget de 500.000 dollars, et même si certains effets-spéciaux sont limites (acteurs en costumes de poulet), le reste n'a absolument pas à rougir d'une quelconque comparaison, et histoire d'enfoncer le clou une scène de massacre non-stop façon Braindead et son passage à la tondeuse nous est servie afin d'en rajouter une couche et bien s'assurer que la pellicule ne sorte jamais de votre mémoire.
La team de survivors est quant à elle au top, avec un leader binoclard qui veut absolument reconquérir sa belle devenue lesbienne, et puis il y a cette dernière, qui gagne haut la main la palme des plus jolis petits nichons, et enfin une musulmane qui en prend plein son grade niveau caricature, tout comme les amerlocs et gays, à la manière d'un gros South Park gore. Bonus non négligeable, l'apparition de Ron Jeremy, ce qui semblait logique vu le ratio de femmes présentes.
Pour conclure, si vous aimez les films d'horreur à l'ancienne qui n'ont pas peur de franchir toutes les limites, allez-y, cela vous permettra de vous remémorer la belle époque des cultes du n'importe quoi, en particulier Le retour des tomates tueuses. A l'inverse, si vous n'aimez que le plausible, le premier degré et le gore crédible, zappez, car vous risquez de vous demander où vous avez bien pu mettre les pieds.
Mention spéciale pour Lloyd Kaufman, qui en plus d'être l'un des instigateurs de ce type de divertissement décérébré, revient plus en forme que jamais pour nous servir son ultime péloche, qui est à elle seule un testament de tout ce que représente la Troma, et c'est d'ailleurs une honte qu'elle n'ait toujours pas distribuée en France (étonnant qu'Emylia ne se soit pas mis sur le coup, ça aurait considérablement rehaussé le niveau de leur catalogue).
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le 16 mars 2012

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