California Dreamin' sous la neige.
Très fort ce film, qui l'air de ne pas y toucher nous entraîne petit à petit dans une intrigue policière un peu malsaine, perverse, décalée. Dramatique.
Très beau et astucieux (avec pointe de sourire parfois) la façon dont Candice est la "réincarnation" de Marilyn.
L'obsession autour du chiffre 5.
C'est toujours troublant ces focalisations numériques qui font sens. Ça donne l'impression que des Signes traînent partout.
Rudement bien dessinés les personnages. De bons gars comme partout, comme au fin fond du monde. En plein hiver, dans la neige qui craque, qui gèle, qui recouvre tout. Ce microcosme de petite ville où tous se regardent en coin et ont quelque chose à dire sur tout le monde.
Un film qui glace gentiment le sang.
L'envie de sauver cette fausse ingénue. De tenir la main au personnage de Rouve pour le soutenir, lui dire... non là fais gaffe c'est dangereux.
Ce qui est bien : on n'a pas tellement de longueur d'avance sur l'intrigue, et si on accepte de laisser les voiles se lever quand c'est le bon moment, alors l'effet de surprise est bien là. Même si on aurait pu s'en douter.
Et la bande originale est vraiment parfaite.
Des morceaux ultra connus et cultes remaniés (apparemment, surtout par un groupe nommé Ava). Comme l'héroïne Candice. Avec tout plein de rêves d'Etats-Unis, de soleil et de célébrité qui vient essayer de faire fondre la neige.
Je comprends la comparaison avec Twin Peaks : le corps de Candice dans la neige, la petite ville avec l'impression qu'il faut se méfier de tout le monde, le personnage de Candice qui fascine et énerve, les faux semblants, l'impression de cloisonnement.
Évidemment c'est moins "bouleversifiant" que Twin Peaks.
Un film attachant. Pas l'incontournable à ne pas manquer, mais correct, bien foutu, bien mené, qui fera volontiers passer une après-midi ou une soirée de neige, à siroter un thé chaud, et à rester parfois en haleine pour savoir la suite.
Des petits trucs m'ont gêné : ce besoin de sortir toujours la petite phrase drôle - j'ai l'impression que ça devient un passage obligatoire dans les films. Malgré le sombre, ou l'ambiance sévère, faut un quota de 10 phrases ou situations qui étirent les lèvres du spectateur... Mouais... Même si ce n'est pas dérangeant, je trouve ça un peu inutile.
Bref.
Pour une petite soirée tranquille, entre potes, ou avant un petit resto, film idéal. Ni léger ni lourd. Avec une vraie histoire, et un scénario parfaitement bien mené.
Moi jdis : Poupoupidou... Pouh !