Écoute-moi bien face de noeud, si tu ne lis pas cette critique, j'te pète la nuque entre les doigts



  • J’ai la pétoche, Poncho.

  • Déconne pas, je t’ai jamais vu avoir la pétoche !

  • Je sais pas ce que c’est mais ça nous suit. Et je sais que c’est pas un homme… On va tous y rester.



Predator est un classique intemporel et incontournable réalisé de main de maître par le grand : "John McTiernan"! Un film aux multiples et différents genres qui s'alternent habilement entre séquences :
- Infiltration : en proposant un premier chapitre basé sur une extraction militaire se déroulant dans une jungle étouffante.
- Action : une orgie d'affrontement bien musclé et viril où cela canarde à tout.
- Humour : avec des personnages funs et sympathiques avec des blagues et autres répliques piquantes parfaitement dosées.
- Horreur : des scènes horrifiques et oppressantes, où l'on peut voir des gens écaillés suspendus les tripes à l'air, un bras arraché, des corps transpercés... avec une permanente et étouffante menace invisible.
Une multitude de genre formant un survival horror efficace dans une texture épique. Ce long-métrage renverse intelligemment les attentes de l'intrigue en manipulant les genres d'une manière étonnante, le tout, sans jamais rompre avec le récit.


Predator est parfait et redoutable, avec son récit présentant un groupe de commandos américains composé du : major Dutch (Arnold Schwarzenegger) et son équipe comportant : Poncho (Richard Chavez), Mac (Bill Duke), Blaine (Jesse Ventura), Billy (Sonny Landham) et Hawkins (Shane Black), tous engagés par Dillon (Carl Weathers) qui se greffera à l'équipe, dans une mission de sauvetage secrète les envoyant dans la jungle profonde sud-américaine. Une fois la mission remplie sur le chemin menant au point d'extraction, les membres de l'équipe commencent à se faire tuer un par un. Ils se rendent compte que quelque chose dans la jungle les traque. Une chasse sans merci et invisible contre un prédateur inconnu se faisant un plaisir de défier d'autres prédateurs.


Les personnages sont impeccables ! Tous sont superbement bien développés (du moins suffisamment pour s'inquiéter de leur sort et retenir leur prénom) en à peine 10 minutes du film. Tous présentes un caractère différent avec des inspirations diverses, capable de faire des choix logiques et rationnels faisant d'eux des personnages uniques et à part entière. Le genre de protagoniste typique des films des années 80, dont leur construction manque cruellement aujourd'hui. Le réalisateur parvient d'une manière remarquable et simple à la fois à insérer une véritable âme et identité à son commando durant la scène de l'hélicoptère. Une petite scène tenant du génie, qui appuyé par la séquence de la première rencontre entre Dutch et Dillon avec le bras de fer, les petites blagues pourries de Poncho à l'intention de Billy, ou encore la brillante scène où Mac bouleversé parle à l'âme de Blaine durant la nuit, font qu'on s'attache rapidement à tout ce monde finement écrit.



T’as pas une gueule de porte-bonheur !



Les comédiens sont tous très bon, aucune fausse note de ce côté-là. Que des gueules cassées marquantes des années 80, à la musculature remarquable que j'aime beaucoup comme : Carl Weathers, Bill Duke, ou encore le caractériel et incontrôlable Sonny Landham. Tous sont exceptionnels en eux-mêmes et fonctionnent extrêmement bien ensemble. Une équipe charismatique guidée par un impressionnant Arnold Schwarzenegger. Arnold est une fois encore incroyable dans ce rôle d'envergure, car si l'on parle constamment des personnages charismatiques qu'il a incarnés avec le Terminator ou encore Conan, je n'oublie certainement pas le rôle de Dutch qui fait une figure héroïque parfaite contre le Predator. Il faut dire que la direction du réalisateur John McTiernan est parfaite devant des gros bourrus du cinéma d'action.


À présent parlons de l'imposant Predator, meilleur monstre cinématographique à ce jour ! Chasseur silencieux et invisible venant d'une planète inconnue, le Predator est une véritable institution de par l'originalité incroyable de celui-ci. Aussi connu qu'énigmatique, les nombreux films à son égard n'ont jamais fait l'erreur de vouloir mettre toutes les lumières autour de lui (chose qu'on ne peut malheureusement pas dire de la saga Alien avec Prometheus et Covenant), ce qui fait qu'encore aujourd'hui il conserve une bonne part de mystère. Physiquement fascinant avec sa tronche reconnaissable entre mille ainsi que son fameux casque. Le plus beau là-dedans : le predator n'est pas fait tout en CGI dégueulasse mais en costume avec sa tête en animatronique (au niveau de la bouche)! Il est la parfaite traduction d'une époque cinématographique magnifique capable de créer des choses totalement authentique sans user avec surabondance de la facilité du CGI (on a vu le résultat dégueulasse avec Predator 4). Des effets pratiques et visuels fantastiques pour un film de cette époque.


Pourvu d'une panoplie d'armes surprenantes, avec la fameuse vision infrarouge, le camouflage, le blaster à l'épaule, la lame sur l'avant-bras... Tout comme Spielberg avec : "Les Dents de la mer", John McTiernan utilise sa créature avec économie (chose intelligente car vue le succès autour de sa conception il aurait pu en abuser), usant avant tout du fameux stratagème horrifique avec la caméra donnant directement le point de vue du monstre. Une mise en scène autour du Predator très efficace, permettant ainsi au spectateur de mieux percevoir la terreur qu'illustre cette chose pourchassant le commando de Dutch. Tout ceci contribue à l'ambiance angoissante du récit avec en plus ses décors étouffants de jungle masquant quelque chose de dangereux en son sein rendant le tout irrespirable. Tout ceci allié à la présence constante et invisible du Predator amène un sentiment d'inquiétude et de tension qui va crescendo.



Bon dieu, vous êtes qu’un ramassis de lopettes ici ! Faites-vous les mâchoires avec ça, et vous banderez comme des dinosaures ! Regardez-moi.



Les actions sont remarquables, on en prend plein les yeux. Spectacle testostéroné à plein tube. Les personnages gonfles les bras et les pectoraux laissant couler leur transpiration sur leurs muscles reluisant et saillant, brandissant leurs armes de destructions, s'en donnant à coeur joie. La libération des soi-disant otages est un véritable spectacle jouissif, avec des personnages qui usent habilement de la langue avec des répliques puissantes. La confrontation contre le Predator est beaucoup plus subtile, un jeu de cache-chasse où chacun tente de piéger l'autre, jusqu'à la confrontation finale. Une confrontation finale épique entre Dutch et le Predator qui ne se règle pas en 3 minutes chrono. Le récit prend son temps autour de l'affrontement, offrant un combat authentique, où le prédateur se retrouve chassé, et où le chassé se retrouve prédateur. Du génie a l'état pur ! Tout ceci est favorisé par l'excellent rythme qui ne laisse rien apparaître de précipité ni de saccader. Tout est à sa place !


Enfin vient l'improbable et fantastique partition musicale d'Alan Silvestri qui tient du miracle. Une partition qui colle totalement avec le récit, son intrigue ainsi que son environnement. Une composition totalement appropriée, rappelant pour son efficacité et non sa tonalité une fois de plus le chef-d'oeuvre : Les Dents de la mer. Sur l'ensemble de son travail, Alan Silvestri est un formidable compositeur qui pour Predator a fait une fois de plus preuve de génie. Une partition qui favorise la teneur du spectacle et vient bonifier cette atmosphère à la base déjà lourde, qui se retrouve considérablement galvanisée. Ajoutons à cela, l'incroyable chanson du génial : Little Richards, qui avec son titre endiablé "Long tall Sally" casse totalement la baraque !


À noter que Predator est un véritable trésor d'anecdotes croustillantes autour du tournage, entre un Arnold Schwarzenegger ayant choppé une belle diarrhée en buvant de l'eau contaminée, le comédien Sonny Landham tellement instable et violent que la production a dû engager des gardes du corps pour protégés les comédiens, la mini participation d'un Jean-Claude Van Damme ayant pété les plombs en voyant qu'il était finalement engagé pour incarner le predator et bien d'autres historiettes dont on se régale et que je vous invite à découvrir dans leur intégralité.


CONCLUSION :


Predator de John McTiernan est un chef-d'oeuvre culte et épique ayant marqué à jamais l'histoire du cinéma, en présentant un des monstres cinématographiques les plus emblématiques de tous les temps. Avec son casting massif (en particulier Arnold Schwarzenegger qui incarne un personnage badass), une composition royale, des décors somptueux, une atmosphère anxiogène sous tension, des actions explosives, des répliques ultra culte, une mise en scène remarquable et son monstre authentique, Predator est un film excellent : "parfait à tous les niveaux".


Un immense classique, appartenant à une époque où le cinéma était absolument grandiose !



Écoute-moi bien face de noeud, j'en ai rien à foutre que tu sois un ponte. Si tu nous fait repérer, j'te pète la nuque entre les doigts et j'te laisse crever, alors fait gaffe.


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