S'il fallait trouver un exemple de franchise qui a souffert de ses suites, Predator en serait le parfait exemple. Inédit en son époque et pendant d'Alien sévèrement boosté aux testostérones, Predator eu un succès mérité, de par son originalité, son action bien dosée et ses scènes cultes (Contact !!! Contaaaaaact !!!!!!!). Trois ans plus tard il eu une suite, sans Schwarzy, sympathique pour ceux qui étaient ados à l'époque, mais cinématographiquement bien inférieure. Cet opus tua la saga et Predator tomba dans l'oubli, jusqu'à ce que, 14 ans plus tard, Paul W.S. Anderson l'achève totalement (ainsi que la saga Alien) en réalisant Alien VS Predator, bouse monumentale qui, au lieu de réussir là où il le fallait, a réussit là où il ne le fallait pas, en cumulant les clichés, le non respect de l'esprit des deux sagas (les Predators ressemblant étrangement à Robocop avec leurs armures en acier) et les scènes totalement absurdes, comme la profusion de bullet-time crétins et foireux façon Resident Evil.
Les frères Strause s'essayèrent à faire une suite à AvP, nommée Requiem, qui même si elle renouait avec les éléments clés des sagas, restait embourbée dans des clichés débiles, comme l'utilisation inutile d'une bande d'ados, dont un bizut amoureux de la belle qui sort avec le gros con du lycée, à croire que ça avait été foutu là exprès pour bousiller le film.
Mettons fin aux rumeurs voici les faits, Rodriguez l'avait annoncé dés le départ, Predators n'est pas un reboot ou un remake mais bien « Predator 3 », en revanche il n'a pas caché son dégoût pour les AvP et a donc précisé que Predators ne tiendrait pas compte de ces films. Enfin un projet sérieux et crédible, qui plus est chapeauté par Rodriguez, une référence à ne plus présenter.
C'est d'ailleurs ces raisons qui ont poussé les fans de Predator à enfin s'émoustiller et rêver d'une suite de qualité. Autant vous le dire tout de suite, oui, c'est un film de qualité.
Casting de rêves, soutenu par des acteurs bien plus chevronnés que tous ceux que les précédents opus ont pu connaître, dont Adrien Brody, Laurence Fishburne, Danny Trejo et Oleg Taktarov, vu que c'est la mode de mettre des stars du Freefight dans tous les films (amusant car le premier Predator incluait une star de la WWF devenue acteur, Jesse Ventura). D'ailleurs la palme va à Brody pour son interprétation, sa faible carrure l'handicapant dans son rôle de leader façon Schwarzy, mais qu'il interprète avec brio.
Ca serait mentir que de dire que tout est parfait, on pourra par exemple se plaindre du temps que mettent les Predators à faire leur apparition, de même du milieu du film qui est pendant une vingtaine de minutes profondément ennuyeux. Les scénaristes ont emprunté allègrement les scènes cultes du premier Predator et éléments clés, comme le gros bidasse armé d'un mini-gun, le Yakuza qui se fout torse nu et reste en arrière affronter le Predator, tout comme l'avait fait Billy l'Indien (à noter que Louis Ozawa Changchien a insisté pour pratiquer le Kendo plutôt que le Kung Fu, vendeur mais en désaccord total avec le principe du Yakuza), et pour finir Brody qui affronte le Predator à la fin en suivant un plan bien élaboré. Les ressemblances avec l'original sont telles que l'on en viendrait même presque à se demander si tout ça n'en serait pas un remake, mais bon, rappelons-le nos héros sont bien dans une forêt, mais celle des Predators, et les animaux locaux sont bien plus féroces que la moufette des bois.
Ensuite il faut savoir faire le tri entre ce qui nous paraît-être un pompage éhonté et un clin d'oeil, tout comme la reprise de la bande-originale des deux premiers films (à la note près) ou les effets-spéciaux qui évitent la 3d inutile et essaient autant que possible d'être au pixel près identiques à ce que l'on avait vu à l'époque (comme les yeux jaunes des Predators qui s'allument, sortis de nulle-part).
Pour faire simple je dirais que le film fait mouche, assure autant que possible et délivre un spectacle jouissif, mais hélas ne sachant pas vraiment où créer son originalité, tout aillant été déjà fait dans le premier Predator et son milieu forestier et le second avec son milieu citadin. Pour ma part si je devais imaginer une suite j'irais plus dans l'objective de Cameron et son Alien 2, avec des humains qui viendraient pour leur botter le cul, plutôt que des humains leur étant constamment livrés en pâture.
Mention spéciale pour la musique du générique de fin qui est la même que celle qu'écoutaient à l'époque Schwarzy et ses bidasses dans leur hélico (Long Tall Sally de Little Richard), petit clin d'oeil qui fait sourire après toute cette barbarie.

Créée

le 12 oct. 2010

Critique lue 521 fois

5 j'aime

1 commentaire

SlashersHouse

Écrit par

Critique lue 521 fois

5
1

D'autres avis sur Predators

Predators
DjeeVanCleef
3

Merde.

Je me refuse à voir un Predator comme un allié possible de l'être humain, c'est juste une aberration ! Tu t'allierais à un lapin toi ? Non car tu n'es pas con, donc, pourquoi s'évertuer à les faire...

le 7 oct. 2013

71 j'aime

24

Predators
villou
3

Putain, j'avais pas vu le "S"

Ce soir là, j'avais besoin d'un vidage de cerveau dans les règles. Alors, je choisis Prédator. Un bon vieux Schwarzi, ça devrait pas trop me mettre la cafetière en ébullition. Et en fait, je réalise...

le 12 déc. 2012

60 j'aime

24

Predators
B_Jérémy
6

Même les predators jouent à Fortnite

Il va falloir bosser en équipe. Est-ce qu'on a l'air de gens prêts à bosser en équipe? Le cinéaste Nimrod Antal est un amoureux ultime du Predator de John McTiernan, à un point où celui-ci...

le 30 sept. 2020

43 j'aime

22

Du même critique

God Bless America
SlashersHouse
9

This is the best day ever !

Qui aurait pu dire que Bobcat Goldthwait, auteur de World's Greatest Dead, laisserait tomber la critique fine pour la pochade délurée et immorale ? Un coup de sang après avoir zappé, tout comme son...

le 9 avr. 2012

97 j'aime

16

Tucker & Dale fightent le mal
SlashersHouse
8

White Trash Beautiful.

Véritable coup de grisou sur la toile, Tucker et Dale ont fait parler d'eux plus que n'importe quel direct-to-dvd, et ont largement accumulé les récompenses lors de différents festivals (AMPIA,...

le 8 juin 2011

86 j'aime

15

Ted
SlashersHouse
3

Ted l'ours lourdingue.

Seth MacFarlane, père de la séries Les Griffin, nous livre ici son premier long-métrage qu’il réalise, écrit et produit. Les Griffin connait autant de fans que de détracteurs, la raison étant souvent...

le 30 août 2012

49 j'aime

8