Sur la papier, Prédictions semblait un peu risqué dans son scénario, mais avait le potentiel d'un bon film. Mettons nous d'accord d'office, ce n'est vraiment pas pour Nicolas Cage que j'allais voir le film, bien que sa prestation ne pouvait pas être aussi mauvaise alimentaire que dans Bangkok Dangerous. Peut-être que la présence de I-Robot dans la filmographie d'Alex Proyas aura fait parti des éléments m'incitant à voir le film, mais la réalité veut que le hasard m'ai amené dans une salle précise à une heure précise ou ne passait qu'un film précis. Et ce n'était pas du déterminisme.
Avant de me lancer, je tiens à avenir mon aimable lectorat que je vais spoiler à mort. Aussi si vous comptez mater le film avec candeur et naïveté, abstenez-vous d'en lire plus. Si vous hésitez à aller le voir, lisez, et vous n'hésiterez plus.
En fait, tout n'est pas à jeter dans Prédictions. Disons que la première partie du film est même assez réussie, et que le scénario est intéressant et réussit à intriguer le spectateur. Tapette comme je suis, j'ai même réussi à avoir quelques mini-moments d'angoisse. L'histoire, c'est celle d'un professeur d'astronomie du MIT (démerdez-vous avec Google, j'arrive jamais à écrire Massachussets correctement) qui élève seul son petit garçon après que sa femme soit morte dans un incendie quelques mois auparavant. Dans l'école du petit, on s'apprête à fêter le cinquantenaire de l'inauguration de l'école en déterrant la Time Capsule que les élèves avaient eu l'idée d'enterrer cinquante ans plus tôt, enfermant à l'intérieur des dessins représentant le futur tel qu'ils l'imaginaient.
Le fils de Nicolas Cage, il s'appelle Caleb. Dans la vraie vie, son fils il s'appelle Kal-El je crois, c'est le prénom extraterrestre de Superman ! Et donc là, déjà, son fils s'appelle Caleb. Vous comprendrez par la suite qu'avec un fils au nom d'extraterrestre, on aurait vraiment dû voir venir la seconde partie du film... Bref, à Caleb on a refilé une des enveloppes d'il y a cinquante ans, comme tous ses camarades. Sauf que dessus, lui, il n'a qu'une suite de chiffres qu'avait écrit à la hâte la petite fille du film The Grudge, que Marilyn Manson appelle "Mini-Me".
Son père tombe sur la liste, et entre deux gorgées d'alcool, se penche sur le mystère de ces chiffres. Et là, bingo, c'est la révélation : de manière régulière apparaissent les dates des catastrophes mondiales s'étant produites les cinquante dernières années, avec le nombre exact de victimes et également les coordonnées GPS des catastrophe. Bon évidemment, la plupart des trucs se passent aux USA, parce qu'en fait pour un américain, le reste du monde c'est juste un endroit ou faire des voyages et des photos. Mais il y a plus inquiétant que ça : il reste trois dates à venir, dans un avenir proche, et puis plus rien. La dernière annonce même, pour le nombre de victimes : EE, Everyone Else. Ahhh, l'apocalypse !
Évidemment, les dernières catastrophes se produisent là ou Nicolas Cage se ballade, ce qui en fait un mec franchement pas fréquentable ! D'ailleurs, le film offre une belle scène (si si) de crash aérien, avec des gens brûlés qui courent de partout, genre "on fait une descente aux flambeaux", mais sans les torches. Tourner cette scène de nuit avec un plan "vu du ciel", ça aurait d'ailleurs été du plus bel effet. Mais on peut pas se moquer des gens qui meurent brûlés en courant dans un champ après avoir survécu au crash et à l'explosion de leur avion. Surtout que Nicolas, du coup, il est tout chamboulé. Rapport à sa femme, vous comprenez.
Comme il veut comprendre pourquoi on va tous mourir, Nicolas, il décide de retrouver la fille qui, cinquante ans plus tôt, a aligné les chiffres sur le papier. Il tombe sur Ellen Parsons (Rose Byrne), du cabinet de Patty Hewes. Elle a pris un congé sans soldes après l'affaire Frobisher, et elle élève une petite fille toute seule en cachant le terrible secret de la malédiction des Montgomery de sa mère. Elle fait équipe avec Nicolas, qui est aussi un papa célibataire (ça alors !), et qui a un petit garçon du même âge que sa petite fille (ça alors !).
Et là, tada, il se passe des choses étranges. Je veux dire, ok, jusque là tout est déjà étrange, mais débarquent des suédois aux cheveux gris. Si si, ils sont plusieurs, ils ressemblent à Spyke dans Buffy contre les vampires. C'est à dire grande veste en cuir noir + cheveux peroxydés + visage blafard. Ils attendent la nuit devant la maison de Nicolas, dans la brume des bois, ils rentrent sans faire de bruit déposer des cailloux noirs, parlent dans le sonotone du petit et quand on leur parle ils vomissent une sorte de fluide électro-magnétique bleu qui fout KO. Ils sont un peu flippants.
C'est là que le film, qui avait des instants plaisants, commence à partir en vrille. Déjà, on sentait bien qu'avec un fils qui s'appelle Caleb et des suédois muets, quelque chose clochait. Apocalypse ou pas. Et conformément à ce que je pressentais, en fait, les suédois ce sont des extraterrestres (je vais recevoir une injonction de l'Ambassade de Suède...) ! Et ils sont venus sauver des enfants de la Terre, faire une sorte d'arche de Noé, avec des enfants et des lapins blancs, pour ensuite repeupler la planète surement. Eh oui, un extraterrestre sait être philanthrope ! Donc pour la seconde partie du film, c'est juste un peu ridicule : il fait de plus en plus chaud sur Terre, y'a des émeutes, Ellen Parsons devient hystérique, Nicolas nous explique que c'est une éruption solaire qui va gicler sur les planètes qui seront dans l'axe ce jour là, dont notre planète bleue, et que tout va cramer, et qu'on va tous crever. Sauf, et on remerciera tous les muets de Suède qui se décolorent, sauf les enfants et les lapins blancs, qui se retrouvent dans des vaisseaux spatials. Spaciaux ?
On s'en fout, ça n'existe pas, et de toute façon c'est l'apocalypse.