J'ai la tête dans les étoiles depuis très longtemps. Et vous savez ce qu'il y a de plus étonnant ? Ce n'est pas de les avoir rencontré mais de vous avoir rencontré. Ian à Louise.



Le mois de décembre 2016 est assez paradoxal. En effet on a un duel au sommet entre 2 films de S.F avec en tête d'affiche des héroïnes que tout semble opposer : Rogue One et Premier Contact. Et avant de voir le spin-off le plus attendu de la galaxie, intéressons nous au populaire film du moment de Denis Villeneuve à savoir Premier Contact. Et les fans du réalisateur canadien, je n'ai toujours pas vu les autres films de Villeneuve depuis Sicario donc soyez indulgents. Alors que vaut ce film qui est le premier film de S.F du réalisateur avant la suite de l'ultra attendu Blade Runner 2049 ? Et bien il s'agit d'un mélange parfait entre Contact de Robert Zemmeckis et Interstellar de Christopher Nolan et bien sûr Rencontre du 3e type de l'ami Spielberg



Villeneuve nous emmène loin.



Si vous aimez Interstellar et Contact, vous adorerez ce film. Mais contrairement à Moana que j'ai vu , dans lequel les références à d'autres films sont directes, ici la filiation est plus dans l'ambiance et le contexte. Mais cela ne se limite pas à l'onirisme et l'ambiance déprimante ou le faite qu'on a un personnage féminin qui entre en contact. Ce film a sa propre pertinence. Déjà visuellement, le film est très terne, grisâtre et mélancolique (ça me rappelle un film de Snyder), mais ça illustre parfaitement le propos du film et le sentiment assez morne de l'héroïne. La caméra suit presque intégralement Louise dans son cheminement , à l'exception de quelques scènes où ce sont des autres qu'elle suit, mais ce n'est jamais aux hasards c'est toujours justifié. C'est un truc que j'ai vu dans Baccalauréat où la caméra suit toujours le personnage principal sans s'écarter du personnage à aucuns moments (sauf de très rares moments). Là c'est à peu prêt pareil sauf que là la caméra se détourne très souvent mais jamais de manières superflues. Et c'est bien. Autre chose que je n'ai pas parlé volontairement, c'est le faite que les scènes qui ne sont pas ternes sont tous des scènes de flash-backs (ne me contredisez on va y revenir dans un spoiler). Et la musique de Jóhann Jóhannsson (qui a travaillé souvent avec Villeneuve mais aussi dans le film Une merveilleuse histoire du temps), oppressante comme pas permis. Du moins en partie, car après elle donne une musique proche de l'onirisme. Au départ, c'est dérangeant mais volontairement dérangeant, mais après cela devient plus mystérieuse et ça donne un caché moins merveilleux que Rencontre du 3e Type et Contact. Oui je compare à ses 2 films mais le film reste du Villeneuve ce qui est bien. Et le montage est vraiment bien fait les scènes s’enchaînent naturellement et l'alternance entre Flash-Back et présent est fluide. Même les scènes de rêves sont bien intégrés. Enfin je trouve le design des O.V.N.I vraiment dans le ton de ce qu'on pensait des O.V.N.I dans les photos truqués. Et c'est pas mal parce que cela va avec l'ambiance du film qui est réaliste et empressant. Bref pas de soucoupes volantes super high tech, mais des O.V.N.I dans le simple appareil. Les Aliens, Abbot et Costello ont une apparence de heptapodes (donc ce n'est pas les aliens de Roswell mais des créatures dont j'espère que le fan de hentai vont laisser leur imagination au placard). Quant aux personnages, ok.



On ne sait rien d'eux, mais on s'en moque



Louise Banks (Amy Adams) est la Elie du film. C'est une linguiste qui a été choisie par l'armée américaine afin de prendre contact avec les extraterrestres. Sans les scènes de flash-back (bon ok je vais spoiler à la fin ce que c'est. Donc j'utilise les scènes lumineuses), on ne sent pas investi par elle. Ce n'est pas un mauvais personnage au contraire mais on s'attache pas à elle car elle semble marquée par un passé triste. Du moins tout le film nous fait penser ça. Cela dit, au fur et à mesure on finit par être investi et s'attacher à elle, surtout avec la relation qu'elle noue avec son enfant. Elle développe ainsi un coté maternel dans les 2 trames scénaristiques qui est assez bien vu. Et surtout elle est ingénieuse, même si elle s'inspire grandement des travaux de ses confrères de d'autres pays.


Ian Donnelly (Jeremy Renner, tiens dans un rôle où il n'est pas un actionner) est grosso modo l'équivalent de Palmer Joss de Contact. Enfin, si on fait des raccourcis rapide. Parce que les 2 personnages sont très différents. C'est un mathématicien qui semble pas apporté une grande aide et est plus témoin, mais qui évolue en un bon soutient à Louise. Déjà, on a échappé au vieux cliché du scientifique sceptique qui va en opposition contre l'héroïne (Mc Kay de Stargate, cette pensée est pour toi). Il a la classe habituelle et bien que Louise soit mis en avant, ce n'est pas si gênant que ça.


Colonel Weber joué Forest Whitaker (attendez une seconde : Forest Whitaker joue dans les 2 films de sf et dans des rôles voisins ! ILLUMINATI !). Le personnage est un militaire supérieur tout ce qu'il y a de plus classique et pragmatique. Et bizarrement on évite le cliché du supérieur hostile. Il sert plus d'encadrant à la mission, et assure à ce que tout aille bien. Et je développerai après la scène qui implique vraiment les militaires (enfin, l'une des 2 scènes).


L'agent Halpern (Michael Stuhlbarg) est assez anecdotique. C'est juste un agent qui n'est là que pour assurer que tout se déroule bien et qui n'aura comme réel utilité que vers la fin. Je trouve son personnage assez redondant avec celui de Forest Whitaker; ils auraient pu être un seul et même personnage au final. Et aussi, lui aussi cède à la paranoïa en pensant à la fin que Louise est une traîtresse (euh mec...quel intérêt elle a à trahir ?).


Autre personnage qui est devenu brusquement d'importance, le général Chang joué par Tzi Ma. Au début, il s'agit d'un général aux intentions vraiment opposées. Disons qu'il se montre très hostile envers les heptapodes au point qu'il veut leur déclarer la guerre.


Et je vais rebondir là-dessus, j'ai eu peur du cliché des gentils américains pacifistes et des autres hostiles. Bref, presque l'anti-Seul sur Mars . Et le film allait dans cette direction, cependant, au final, le cliché était vraiment désamorcé sur le faite que dans les deux cotés, on avait de l'hostilité. Et dans le camp des américains c'était représenté par le Capitaine Marks (Mark O'Brien)


Au départ il s'agit d'un personnage très secondaire et qui n'a pas temps d'importance que ça. Cela dit il représente très bien la peur de l'inconnu et influencé par la réaction du public face à ça. Et d'ailleurs son action est influencée par les médias et la paranoïa. Au point que lui et un contingent veulent de soldats veulent tuer les aliens avec du c4. Une des scènes auquel le réalisateur insiste beaucoup



E.T offrir arme ? Ou paix ?



Bon l'histoire est simple comme bonjour. Une linguiste et un mathématicien veulent entrer en contact avec des extraterrestres. Mais à partir de ce postulat simple (ce qui prouve qu'il ne suffit pas d'un scénario compliqué pour faire un excellent film, coucou Inferno !), Villeneuve signe une oeuvre géniale. Mais là où le film devient génial c'est le nombre de thèmes qu'il évoque. De prime abord, on que la venue des extraterrestres est présent afin de voir comment vont réagir le monde dans face à eux. C'est un sens de lecture évident mais pas forcément le vrai message. Le film peut avoir un message humaniste afin de forcer le monde à se rassembler


Surtout grâce aux messages de Costello qui indique qu'ils ont besoin de l'humanité pour un événement dramatique qu'ils subiront 3000 ans plus tard


Il insiste aussi sur l'interprétation qu'on peut faire des intentions d'autrui (les paroles sont des armes). Ce sont des thèmes qu'on a vu plusieurs fois mais qui est masqué par un autre thème : La vision du futur. Tous les personnages et les aliens ont en commun le fait qu'ils n'ont pas de background ou de passer bien défini, à l'exception du Capitaine Marks qui devinez quoi ? Ce fait tuer hors champ ! Même le général Chang dont on sait qu'il possède une femme que parce qu'il a révélé. Cela dit, ils ont tous en commun qu'ils sont tournés vers l'avenir et que les heptapodes les bouleversent. Et cette interprétation aurait pu être totalement superflue s'il n'y avait pas le twist


Les flashbacks sont des flashfowards, du coup on ne voit pas les images du passé et elle ne possède pas les visions de son passé, mais de son avenir. Mieux de son avenir en tant que mère d'une fille nommée Hannah et vraisemblablement divorcé (et inutile de vous révéler de qui) Et c'est en grande partie grâce aux visions de l'avenir qu'elle peut décoder le langage des heptapodes (en même temps que les essais des autres). Du coup, Louise ne progresse pas grâce aux éléments de son passé mais de son avenir. Bref, on assiste à un cycle d'enseignement et de connaissance , qui lui a permis d'instaurer une paix durable alors que l'humanité courait à sa perte à cause de la paranoïa ambiante


Mais ce twist est aussi brillant car ils nous font comprendre que la fin du film est à la fois triste et heureuse. Triste parce qu'on sait ce qu'elle deviendra (et ce sera dur) et heureuse parce qu'elle a réussi l'impossible. Ce qui fait que le film qui était mélancolique et totalement sombre au début se révèle plus lumineux mais paradoxalement plus triste.


Bref, un film qui permet plusieurs sens de lectures comme le nombre d'interprétations qu'on peut trouver dans les arcs de cercles des heptapodes (oui, c'est assez étonnant comme langage).



Excellent film en attendant Rogue One



Bref, ce film est excellent et prouve le talent de Dennis Villeneuve. Cela dit, il a quand même quelques défauts assez mineurs comme un personnage que je trouve en trop et le fait que Costello accepte tranquillement son nom au lieu de révéler le sien (mais bon on va dire qui sont des aliens qui ne peuvent pas se nommer). Bon maintenant je suis prêt pour la galaxie lointaine, très lointaine. A moins que Abbot et Costello me remettent les pieds sur Terre.


Version fun de la critique ici

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le 14 déc. 2016

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Neo Cosmic

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