Lorsque l’on entend que le réalisateur canadien Denis Villeneuve réalise un film de science-fiction, il n’en faut pas plus pour vouloir voir le résultat le plus vite possible. Après ses récents succès, on ne s’attend pas seulement à un film de genre bien fait mais à une patte qui lui est bien personnelle.
Tout comme dans Sicario, il commence avec des séquences fortes, sources d’un trauma qui poursuivra le protagoniste. Et en l’occurrence comme dans le même film, il s’agit d’une femme-protagoniste.


Celle-ci, Dr Louise Banks, est une linguiste et multi-traductrice au service jadis de l’armée. Les rangs militaires la rappellent après que des aliens atterrissent sur Terre sur 12 différents sites. L’armée américaine veut qu’elle parvienne avec l’aide d’un mathématicien à créer un contact avec ces extra-terrestres pour savoir la raison de leur venue…


Bien qu’il s’agisse d’un film dit de science-fiction, la caméra de Villeneuve reste toujours aussi sensible envers ses personnages. Nous n’avançons jamais sans avoir un ressenti filmé avec humanité dans des gros plans. Comme avec son dépoussiérage du genre du thriller avec Sicario, Villeneuve ne tombe pas dans le piège de se contenter de solutions toutes faites conformément au genre du film. Déjà, on trouve ça rien que dans l’intrigue : les forces en présence veulent négocier avec les envahisseurs et non pas leur tirer dessus. Ce film n’est pas du tout un blockbuster écrit en une ligne. La suite du film nous le prouve avec des recherches au plus haut point pour comprendre ces extra-terrestres. Une dichotomie rythmée entre le quartier général de l’armée et le vaisseau spatial.


La caméra compte beaucoup d’effets, comme des flous ou des plans incroyables croisant gravité et verticalité. Je pense à la scène lorsqu’ils rentrent dans le vaisseau : le panoramique de haut en bas donne des frissons. Concernant l’univers, Villeneuve et son équipe l’ont bien développé : des extra-terrestres d’une apparence originale ressemblant presque aux araignées présentes dans Enemy.


Un récit très bien écrit qui parvient à surprendre le spectateur jouant avec la non-linéarité et en dégageant des moments d’une grande philosophie, comme avec Interstellar. Cette œuvre puissante va très loin, plus loin même que l’étrangeté d’Enemy et le traitement novateur de Sicario. Mêlant le passé, le présent et l’avenir, l’œuvre de Villeneuve impressionnerait n’importe quel spectateur en cette fin d’année 2016.

Irénée_B__Markovic
9

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le 28 oct. 2016

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Ikarovic

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