D'une bouleversante beauté

Il est assez difficile de transcrire en mots les pensées et émotions qui nous traversent quand on regarde Premier Contact, tout aussi paradoxal que cela puisse paraître au sujet d'un film sur le langage.

Premier Contact est d'une beauté visuelle absolue. Il n'y a pourtant aucun artifice dans ce film de science-fiction, aucun effet spécial holywoodien, pas de bataille épique ou de destruction colossale à l'arrivée de vaisseaux extra-terrestres sur Terre. Il y a une lenteur, une découverte à tâtons, renforcée par cette photographie sublime, cette immense plaine du Montana à peine effleurée par un de ces immenses objets d'un autre monde.

La construction du film, portée par une histoire et une écriture impeccable, nous accompagne très doucement, en nous faisant passer de l'interrogation sur ce que sont ces êtres venus d'ailleurs à ce que nous sommes face à nos choix. Lors de ce cheminement, on redécouvre la joie et l'excitation de vouloir savoir, de chercher avec les scientifiques comment communiquer avec les visiteurs. On ressent de la peur face à l'imprévu, de la colère face à la bêtise humaine, de la consternation face à notre propre incapacité à communiquer, pour terminer sur un choc qui nous ramène face aux grands choix que nous avons pu faire dans notre vie et notre capacité à les assumer.

On ressort de ce film triste, touché par la dureté d'un final qui semble injuste, et heureux, heureux d'avoir été touché par la grâce des acteurs, la beauté de l'image, la justesse des questions proposées.