Je ne suis pas forcément une pro du Villeneuve, mais j'avais aimé la mise en scène tendue qu'on trouve parfois dans Sicario... j'y croyais, un peu.


Partons déja du principe que Louise Banks est prise sur une histoire de sanskrit un peu a l'arrache, on a vu plus convainquant.


On se retrouve devant un film ultra répétitif, linéaire a mourir avec des aliens qui font des bruits d'éléphant-baleines, avec un montage "base-vaisseau-dodo" et une vague engueulade avec un militaire de temps en temps.
Pendant une heure et demi il ne se passe rien ou presque, c'est incroyable.
Le coeur du film, le processus de traduction (il parait) ne passe pas du tout à l'écran, on ne comprend RIEN et on a aucune raison de penser que leur méthode d'apprentissage façon ardoise magique du troisième type fonctionne. Et d'un coup on décide de tout faire sauter dans la panique mondiale, ok.


Louise a perdu sa fille, depuis, sa vie est solitude et tristesse. C'est pas moi qui le dit, c'est la musique triste, le filtre gris et les plans d'amphi vides, au début. Louise a pleins de flashback discutant avec sa fille quand elle apprend l'Epthapode. Quel joli parallèle pas lourd du tout.


SAUF QUE NON. Et outre le fait que ce film soit chiant comme la mort, ce qui est impardonnable c'est de prendre ses spectateurs pour des cons.
On nous laisse croire a des flashbacks, rien ne dit le contraire, la dame n'a pas l'air d'y trouver grand chose a redire. En fait elle voit le futur, mais juste le sien, par contre. Et qu'elle va se faire un paquet de blé avec son bouquin.
Ah si elle voit un chinois lui dire les derniers mot de sa femme pour empêcher une guerre globale intergalactique. Non, non ça n'a aucun sens.


Parce qu'en fait les aliens ont un langage universel qui va au delà des mots qui permet de voir le futur et de refondre ses neurones. J'ai l'impression de décrire le synopsis d'un livre new age américain : communiquer au delà des mots vous ouvre le troisième oeil, AMAZING!
Mais bon les aliens avaient besoin de partager, dans 3000 ans, ils vont tous mourir et ils ont besoin de nous. Pourquoi? Aucune idée, en fait ça va ils repartent sans rien dire, ça vallait le coup de venir. Impossible de comprendre pourquoi ça a été aussi galère pour eux d'apprendre l'anglais avec un cerveau potentiellement aussi développé


Ca permet quand même à Louise de voir que son futur est pourri hein, elle va voir sa gamine crever après une chimio, ça va être super hard. Mais elle décide de l'avoir quand même avec son copain Ian, elle s'est laissé séduire quand il lui a susurré "let's have a baby" dans l'oreille, à la fin.
Visiblement quand on sait qu'on va avoir une vie horrible on doit l'embrasser et ne rien chercher a changer parce que "c'est le voyage qui compte". C'est la morale du film et c'est complètement abjecte.


Cette espèce de gloubi dégueulasse est évidemment un prétexte pour parler de nous, humains et de notre temps, comme 95% de la SF. Et qu'est ce qu'il dit? Que nous devons communiquer, échanger, entre les gens, entre les pays et dans le temps. C'est très joli, ça ressemblerait presque a la Tour de Babel, sauf que c'est exactement l'inverse d'Hollywood.
Et encore un film qui fait semblant d'être universel tout en glorifiant le plus macabre des messages pro life.

ALeuchat
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le 30 janv. 2017

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