Le lexique du temps
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Quand la science-fiction se pare de poésie, le genre en deviendrait intemporel. Quand l'intemporel s'incarne en langage et communion, il tutoie la justesse de chaque instant. Quand l'instant d'une vie connue d'avance ancre toute la douleur possible, doit-on se laisser happer par ce cheminement découlant d'un premier contact ?
Quand douze mystérieux vaisseaux extraterrestres débarquent à différents endroits du monde, flottant sur la terre comme sur la mer, la rencontre du troisième type reste dans l'incompréhension. Pour tenter de percer cette dernière, une linguiste est engagée par les forces armées américaines afin de tenter de nouer le dialogue avec ces heptapodes à la communion pour le moins "encrée". Peu à peu, la relation s'intensifie jusqu'au final emportant tout sur son passage. Mais pas forcément dans la manière à laquelle on pourrait s'attendre avec le genre.
Puzzle lancinant, kaléidoscope visuel et sonore de bout en bout, l'oeuvre de Denis Villeneuve est de celles qui s'ancrent durablement dans l'esprit du spectateur, à l'instar du dernier film de Christopher Nolan référencé en titre.
La réussite de Arrival (ou Premier Contact, donc) tient aussi à l'étonnante facilité avec laquelle le réalisateur québécois s'affranchit des codes d'une oeuvre science-fictionnelle pour en faire quelque chose de plus intimiste, loin des carcans hollywoodiens et de leurs cahiers des charges testostéronés. Certes, les effets spéciaux, la technologie inconnue et les contextes politiques engagés et tendus prennent part au récit, mais la justesse évoquée plus tôt vient balancer tous ces éléments pour n'être finalement que secondaires au propos du film. Les relations humaines, l'altruisme, la communion, voilà la primarité du message que l'on veut délivrer, la meilleure arme à la paix.
Mais ce qui touche le plus au final reste la question de savoir si, malgré la connaissance de tragédie à venir, l'Homme estime que le chemin vers ce dénouement déchirant mérite d'être parcouru ? Doit-on s'affranchir du bonheur pour s'enorgueillir d'avoir fait la nique à la tristesse d'un moment ? Libre à chacun de suivre la voie qu'il jugera la plus satisfaisante, mais des cailloux sur une route n'altèrent pas toujours la destination finale...
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Créée
le 24 févr. 2017
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