On aurait voulu pouvoir se serrer la main plus tôt

"L'homme a toujours eut soif de comprendre l'ordre sous-jacent de ce monde, pourquoi il est là et d'où il vient. Ce désir de savoir est une justification suffisante pour que sa quête continue."


Cette phrase je l'ai lue dans le livre de Stephen Hawking "Une brève histoire du temps - Du big bang aux trous noirs." Je poursuis actuellement mon aventure en me penchant sur la théorie de la relativité d'Albert Einstein, j'ai toujours été fasciné par l'Univers et ce depuis tout petit. Je suis de près les avancées de la NASA. Pourquoi je n'ai pas fais d'étude en astronomie alors? Je me le demande parfois. Quoi qu'il en soit, je ne pouvais passer à coté de la dernière réalisation de Villeneuve. Pour appuyer la véracité scientifique de son film il a fait appel à deux pointures renommées du monde de la science, Stephen Wolfram et son fils Christopher Wolfram.


L'artiste Québecois apporte une toute nouvelle perception de ce "premier contact" entre la vie extra-terrestre et la race humaine. Loin de la vision de Scott avec Prometheus/Alien où il approche cette rencontre avec l'accent Hollywoodien (ou quelconque réalisateur ayant tenté l'expérience), l'auteur ici se penche davantage sur le coté pacifique de la chose. Il aborde le thème du dialogue et reste très terre à terre tout au long de son oeuvre, laissant de coté la sciences-fiction comme nous la connaissions auparavant, rangeant les armes et sortant son calepin.


Il pointe du doigt le fait qu'il n'y ai pas "un seul et unique leader" sur notre planète, et que nous sommes séparés en plusieurs territoires ne sachant même pas communiquer les uns avec les autres pour trouver une solution à un problème qui nous menace tous. Dos au mur, l'être humain est dorénavant obligé de tendre la main à son ennemi pour collaborer (ici mis en exergue avec le coups de téléphone salvateur donné vers la Chine pour s'allier à eux). Une page de l'humanité se tourne à ce moment précis, dans l'utopie Villeneuvienne du moins. L'arme la plus pacifiste et pourtant la plus dévastatrice fait surface: l'entraide. Moment notable d'ailleurs lors de la soirée de gala à la toute fin du film où tous les drapeaux sont juxtaposés les uns aux autres avec celui des Heptapodes, plus gros que les précédents, trônant au milieu de ceux-ci et créant la connexion entre chaque pays, entre chaque nations, entre chacun d'entre nous.


Amy Adams aura été la pierre angulaire de la réalisation. La femme, cet être si pure et si tendre, dévouée à vouloir faire régner le bien, ferme les yeux et écoute son coeur en risquant sa vie ici lorsqu'elle enlève sa combinaison pour créer ce premier contact avec l'Autre.


Le temps.


Les Heptapodes ont un moyen de communication qui n'est pas anodin. Ces cercles me faisant penser à l'Ouroboros, ce serpent qui se mort la queue symbolisant le cycle de l'évolution renfermé sur lui même. Ces cercles qui me rappellent la terre qui orbite autour du Soleil, la Lune qui tourne autour de notre petite planète bleue. La vie n'est qu'un cycle, nos journées sont des cycles, les saisons sont des cycles. Et si je vous disais que même notre Système solaire tournait en boucle au sein de même notre galaxie, la Voie Lactée ? Galaxie qui, elle même, tourne en rond...


Deux heures étant bien trop courtes à Villeneuve pour aborder tous ces sujets en profondeur (comme on sait qu'il aurait aimé le faire) il va se pencher uniquement sur la symbolique du temps tout en restant bien loin de ce qu'Interstellar nous a montré dernièrement. Le cercle, une horloge, le temps qui tourne, le temps qui manque à l'être humain, le temps qui tue. C'est le seul et unique frein à la sauvegarde de notre espèce. D'autres planètes pouvant abriter la vie ont été découvertes ces dernières années, le seul problème est qu'il ne nous est encore impossible de rompre cette notion d'espace-temps et de s'y rendre. Prouvé et démontré par les plus grands scientifiques, la gravité, la relativité, le temps ou encore l'univers en constante expansion nous rendent impossible de trouver LA solution.
Villeneuve nous l'apporte sur un plateau d'argent: elle viendra d'ailleurs.


L'oeuvre est complexe de part ces nombreux rollback/flashback, de part ses visions futuristes semblant pourtant simplistes mais étant bourrées d'éléments cruciaux. Le réveil d'amy face à un Heptapode dans sa chambre, image brève qui ne dure que 2 secondes, semble faire le parallélisme avec Jacke Gyllenhaal qui, avec le même cadrage, voit sa femme en araignée dans "Enemy", autre réalisation de l'auteur. Petit clin d'oeil ? Je n'en suis pas sûr, mais sur le moment cela m'a instantanément flashé. La qualité des images frôle l'excellence, ces couloirs rectangulaires rappelant la lumière au bout du tunnel, le destin de l'humanité. Ces vaisseaux extra-terrestres défiant les monolithes de Kubrick dans "2001 l'Odyssée de l'Espace", avec leur forme de galet ou de demi "oeuf". (C'est drôle, après avoir écris cette phrase je cherche un peu sur Internet ce que Villeneuve voulait faire avec ces vaisseaux, et je trouve son interview: Villeneuve souhaitait leur design inquiétant voire effrayant. "J’ai alors eu l’idée de leur donner la forme ovoïde d’un galet." Chapeau, c'est pile les 2 mots que j'ai écris, mission réussie pour lui).


Il y a énormément de choses à retirer du film, c'est indéniable. Je vous invite, pour les plus passionnés sur l'Univers et la vie extra-terreste en règle générale, à vous documenter sur Internet sur les idées que l'auteur à voulu transmettre avec son oeuvre, l'apport scientifique est vraiment d'une extrême qualité et c'est ce pourquoi j'ai sorti le 10/10. Première réalisation de science-fiction pour le Québecois, vivement Blade Runner 2049 qu'il nous en remette plein la vue.

Antoine3
10
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le 2 mars 2017

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Antoine3

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