La spécialité de Thomas Liti est de faire dans le film médical, quoi de plus normal après tout que de choisir une spécialité quand on a fait des études de médecine. Première année est son troisième film sur le sujet, après l’hôpital, le (pâté) médecin de campagne, il s'attaque ici aux études des futurs médecins. Ces précédents films avaient d'énormes problèmes de récit que Liti réussit à corriger dans ce film. Alors soit il a fait un constat de ses erreurs passées, soit il a eu un gros coup de chance. Ses prochaines productions nous diront laquelle des deux options étaient la bonne. Toujours est-il que première année marche bien mieux, il faut dire que le duo d'acteurs fonctionne bien et que c'est un atout majeur du film. Voir ces deux jeunes gens apprendre des bouquins entiers sans la moindre réflexion n'avait rien de passionnant de prime à bord, surtout quand on a vu les précédentes productions du réalisateur. Liti montre une nouvelle fois l’aberration d'un système, qui sélectionne les gens non pas sur leurs aptitudes, mais sur leur façon d'apprendre les choses comme un petit singe à qui on apprend à faire un tour et qui le sort à l'instant demandé. Ce première année choisi comme orientation la médecine par défaut, on lui propose et papa le fait donc pourquoi pas. Mais a-t-il une vraie volonté d'exercer? Antoine lui retriple sa première année, on le découvre au début refusant une autre option que médecine. Il y était presque mais a échoué d'un rien. Entre les deux une amitié se crée, enfin c'est un moyen d'avancer pour Antoine qui voit dans Benjamin une façon de combler ses lacunes sur des sujets qu'il ne maitrise pas. Liti montre de façon bien plus pertinente que dans ces deux premiers films l'absurdité d'un système.