12 ans depuis ma prépa et cette impression d'avoir subi la broyeuse mentale la plus colossale qui me soit arrivé. Tout y es passé... mon amour-propre, ma confiance en soi, ma motivation, ma confiance envers ce bel et prestigieux concept d'"étude Supérieur".
Tous les étudiants français gardent enfoui au plus profond de ses entrailles un souvenir fort de cette première année d'étude à laquelle personne n'est vraiment prêt...


Et le film Première Année parle admirablement de ce trompe l'oeil. Ce mirage où l'étudiant, enfin libéré de ce tronc commun qu'il jugeait abrutissant qui s'appelle Collège-Lycée, croit qu'il va enfin pouvoir accomplir sa vocation...
La piquette...
Le film réussit superbement à retranscrire la piquette. Cette désillusion affreuse que cette broyeuse va faire subir aux gens pour VRAIMENT mettre à l'épreuve les vocations.
Cet élève qui préfère réviser plutôt que de draguer sa voisine de palier parce que mince... les plaisirs de la chaire sont si superficiels par rapport à ce savoir que renferment nos 30 polycopiés mal imprimés de cours de premier semestre...
Et contrairement à l'idée reçue, ça n'est pas inhumain. Je pense qu'il est malheureusement nécessaire de faire subir des choses pareilles aux étudiants à cause de ce qui a précédé, à savoir ce parcours Postbac de marathonien que l'on fait subir aux lycéens ET aux parents... au point d'ordonner aux élèves l'impossible : trouve ta vocation MAINTENANT. Ajoutez à cela la peur de l'échec. La pression du temps et de cette peur fantasmée de la jungles qu'on appelle "Monde du Travail".
Voilà comment on justifie cette broyeuse de 1ère Année... il faut filtrer.
Le film met le doigt sur ce sujet très simplement et avec pertinence. Je ne saurais trop conseiller les profs le Lycée de montrer ce film à leurs élèves car je trouve les situations très véridiques (oui oui, les élèves qui minutent leurs temps de transport pour estimer leurs temps de révisions... c'est pas exagéré, beaucoup de mes camarades faisaient ça)... car non, le Lycée ne nous prépare pas à ça.


Je ne critiquerai le film que pour ses facilités stéréotypées du genre... à savoir cette histoire d'amitié que la compétition va mettre à mal et déchirer les affinités. J'ai trouvé ça convenu, facile... alors que les deux personnages principaux sont selon moi trop intelligents pour réduire ça à une banale compétition d'égo vue et revue...
Un ventre mou au film qui pourtant commençait sur des bases bien solides et rigoureuses de forme comme de fond.
La dernière partie du film se délite malheureusement... comme si le scénariste lui même avait fini par craquer sous cette pression, comme Vincent Lacoste (toujours aussi solide et sans âge).

Zefurin
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le 2 janv. 2020

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