Mes chers cons patriotes

À la vue de la bande-annonce, je ne cache pas ma crainte d'une catastrophe cinématographique rare. Mes appréhensions ont cependant été balayé par le ton volontairement décalé, inspiré mais pas copié-collé de nos chers anciens présidents de la République. J'avoue avoir été surpris et aussi avoir souris face à quelques blagues et au cabotinage des comédiens. Mais comme la politique n'est pas mon domaine de prédilection, je suis passé à côté de nombreuses d'entre elles qui ont pourtant su faire glousser la salle du début à la fin. Je me sentais souvent un peu "bête" de ne pas comprendre certaines références... Après, face à cette farce improbable et amusante, je ne peux pas dire que je me sois ennuyé mais je n'ai pas vraiment saisi l'intérêt non plus, même des jours après. L'obsession du pouvoir ? La quête de reconnaissance ? Le besoin d'être utile ? Le rapport mari et femme ? La dualité droite-gauche ? Ces thèmes abordés ne sont pas inintéressants mais manquent pour moi d'insolence pour marquer vraiment les esprits ! Là, ça reste une sorte de pastiche très gentil, très politiquement correct dans le seul but de divertir, de peur de froisser l'image des principaux concernés. Alors oui, rien que le fait d'avoir écrit tout un film à partir de personnalités politiques sans visée réaliste ou biographique est déjà un défi osé et risqué. Mais est-ce que ça vaut un long-métrage ? Pas sûr... Avec ce côté parodique, entre Nicolas le nerveux et François le mou, la femme cantatrice de l'un et celle parfaitement normale de l'autre, et quelques allusions au Covid, toute l'histoire se déroule à la campagne et imagine une alliance des plus insolites. Les blagues les plus courtes sont les meilleures et le dernier acte de Présidents tire sur la corde et nous le fait sentir... Cela dit, l'intérêt réside dans le plaisir et l'aisance qu'ont les acteurs à imiter ces figures publiques. Jean Dujardin et Grégory Gadebois s'en donnent à coeur joie et réussissent à laisser émerger des personnages qui se remettent en question et s'éloignent alors de leurs modèles, tout comme leurs partenaires Pascale Arbillot et Doria Tillier dont on finit par oublier l'inspiration. L'exercice de style est fun et évite de se casser la gueule, mais pas sûr que j'en ai savouré toutes les fantaisies ni même que j'y reviendrai un jour...