Princesse Mononoké
8.4
Princesse Mononoké

Long-métrage d'animation de Hayao Miyazaki (1997)

Mère Nature vs Bêtise Humaine: un combat écologique

Plus j’y repense, et plus j’me dis : « putain, c’était énorme ».
Je le redis trop souvent quand je parle de films japonais mais je ne suis pas un adepte de cette culture. J’ai beaucoup de gens dans mon entourage qui vénèrent les animés, qui vénèrent Hayao Myazaki. Mais moi, ça me touche pas tant que ça.
J’avais déjà vu du Myazaki assez jeune, notamment Le Château dans le Ciel. J’en garde un très bon souvenir (je vais le revoir d’ici peu), mais perso, ça a pas ultra marqué mon enfance. En tout cas, pas autant qu’un Pixar ou un Roi Lion.
J’avais aussi vu Princesse Mononoké très petit et en vrai, les seules choses dont je me souvenais c’était un grand sanglier blanc avec plein de trucs rouges autour de lui… et ça m’avait fait très peur.
Mais bon, tout le monde me chantait les louanges de Princesse Mononoké. Il a quand même fallu qu’un pote m’invite à louer le film et à le regarder avec lui pour que je m’y mette.
Au final… c’était trop bien.
Alerte spoiler, je pars du principe que tout le monde a vu ce film, donc je me permettrai des spoils légers, histoire d’illustrer mes arguments.
Princesse Mononoké, c’était juste trop cool. C’est à la fois un film ultra bien en therme de divertissement, un film ultra riche en messages. C’est un film très bien écrit, extrêmement bien réalisé. Bref, Princesse Mononoké, c’était carrément de la balle.
Alors, on va d’abord parler de ce qui m’a le plus bluffé, l’animation. Visuellement, ce film est grandiose. Je suis difficilement impressionné par un dessin animé fait de manière classique (j’entends par là que c’est pas de l’image de synthèse). Mais là… ouah. C’est beau, vraiment. Ces dessins de la forêt, ces personnages, l’animation des personnages, les combats, ce film déchire tout en manière de visuel.
Je m’en suis pris plein la gueule. Surtout qu’à la fin, c’est des explosions, des cataclysme, des cascades de fou, bref, tout pour surprendre le spectateur.
Un autre point, c’est un film écologique, mais attention, un film écologique intelligent. C’est pas le genre de film à dire « ouais, faut sauver la planète parce que sinon, elle meurt et c’est pas cool ». Nan. Le film donne une vraie ampleur à la nature. C’est pas une forêt toute jolie que le héros veut protéger juste parce que c’est jolie. C’est une forêt avec de la vie, une histoire, des personnages. Princesse Mononoké prend bien le temps de nous faire comprendre, qu’en détruisant la Nature, on détruit la vie qui est en elle, on détruit sa beauté, ses secrets.
Et c’est beau, putain !
Et ça l’est encore plus dans cette dernière demi-heure. Un truc que j’ai trouvé génial, c’est que l’humain se rend compte de sa connerie, une fois qu’il l’a fait. Dans n’importe quel autre film, le méchant humain se rend compte à la dernière minute « c’est pas cool ce que je fais, je vais arrêter de faire le mal ». NON. Là, l’humain détruit tout, ravage tout, et les conséquences en sont désastreuses et marquent l’esprit.
Et puis au final… y a pas de vrai méchant dans ce film, simplement un combat idéologique. Entre la Nature qui désire simplement vivre en paix et les humains (certes violents), qui ne cherchent qu’à se développer pour s’assurer un avenir serein, difficile de choisir son camps (comme pour le personnage principal : Ashitaka). Alors oui, certains personnages humains sont des connards et à côté, les animaux de la forêt sont plutôt pacifiques (enfin, pacifique, faut pas les emmerder quoi). Et c’est ça que je trouve bien, c’est qu’au final, tout ce que le film met en avant, c’est la stupidité d’une guerre opposant la Nature et les humains, alors qu’ils pourraient parfaitement cohabiter sans se faire chier.
Et puis c’est beau, putain !!!
A côté de ça on des personnages, qui comme je l’ai dit, ne sont ni méchant, ni gentil. Non, on ne peut pas dire que San (ou Mononoké), soit vraiment gentil. Elle voue une haine impitoyable envers les humains (bon, elle est humaine mais elle a des raisons des détester les humains). A côté de ça on a Lady Eboshi, certes, un peu cynique mais qui a, elle aussi, ses raisons de se battre (et au final, elle est assez sympa avec son peuple, quand même). Le seul personnage qui fait mouche dans tout ça, c’est quand même Ashitaka qui est à mon goût, beaucoup trop gentil dans ce genre de film. Malgré le fait qu’il soit impliqué dans le conflit et partagé entre les deux camps, je trouve qu’au final, le personnage est un peu simplet et pas vraiment intéressant. Oui, il tranche des têtes avec ses flèches (c’était tellement badass), oui, des fois il s’énerve et le démon qui est en lui reprend le dessus (c’était tellement badass). Mais voilà, il est beaucoup trop gentil dans un film pourtant très violent.
Bon sinon, en défaut, y aurait la conclusion que je trouve un peu trop rapide. Ça reste efficace même si j’aurai aimé suivre encore un peu plus les personnages et savoir ce qui allait se passer par la suite (comment va devenir la nouvelle forêt par exemple).
Mais bon, dans l’ensemble, Princesse Mononoké, c’était vraiment génial. J’ai été impressionné par son visuel, j’ai trouvé l’histoire touchante et le film a une musique absolument géniale.
Je comprends pourquoi il est si vénéré ce Myazaki.

Créée

le 5 juil. 2017

Critique lue 288 fois

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James-Betaman

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