Une jeune femme refuse de se marier de peur de laisser son père tout seul. Toutes ses sœurs sont mariées, mais elle préfère se sacrifier en quelque sorte plutôt que de créer un autre chagrin.


Yasujirö Ozu réussit encore une fois un très beau film, assez mélancolique, sur la peur de la solitude, exprimée par la sublime Setsuko Hara (avec un sourire à damner), et le père joué par Chishu Ryu, les deux ayant souvent été dans les longs-métrages du réalisateur. Mais ce qui m'a surtout frappé est que pour une œuvre de 1949, c'est fortement ouvert à l'occidental, aussi bien dans les accoutrements modernes de la jeune femme, que les inscriptions qu'on voit marqués en langue anglaise, ou bien le salon familial où il y a une table et des chaises, ce qui rompt avec la tradition qu'on voit dans maint films. Ainsi qu'une subtile référence à Géry Koopa, soit Gary Cooper au moment de choisir un prétendant.


Le seul reproche que j'aurais à faire est que le rythme est parfois alangui, avec ces plans très longs où la jeune femme se relève lentement alors qu'elle était sur une table basse. Il y a toujours ce syndrome de rester une seconde de plus sur un plan où ça n'est pas forcément utile, et sur plus de 100 minutes, ça se ressent. Je ne demande pas non plus un rythme effréné, mais que ça aille un chouia plus vite.
Je suis dur, mais ma note de 8/10 montre que j'ai été touché par cette histoire, où une fille veut tout simplement se refuser à créer un avenir pour en protéger un sans but. A ce titre, la conclusion, avec une pomme qu'on épluche, est très belle...

Boubakar
8
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le 13 mars 2020

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Boubakar

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