Dans un bar, un groupe de personnes, qui ne se connaissent pas, vont se retrouver coincés, après que l'un d'entre eux sorte, et se fasse abattre à distance d'une balle dans la tête. Ils vont se retrouver à huit, coincés dans un bar dont ils ne voient pas leur agresseur...


On pourrait croire que ce film est ce qu'on appelle un film concept, c'est-à-dire de ne rester que dans un seul lieu, ce bar. Mais Alex da la Iglesia va plus loin en proposant une effrayante parabole de la société moderne, frappée par les attentats (dont l'Espagne), à savoir un ennemi sans visage, qui frappe n'importe où. Mais là où le film se développe, c'est dans les antagonismes qui se créent entre les huit personnages restants, où chacun veut finalement sauver sa peau au lieu de coopérer.
Il y a notamment ce passage si contemporain où le barbu du groupe, joué par Mario Casas (troisième participation avec le réalisateur) manque d'être lynché parce qu'il porte une longue barbe, donc il serait djihadiste, donc il projetterait un attentat ! La peur de l'autre prend tout son sens dans un film qui en dit plus que son concept qui, sans tout dire, va tendre à la verticalité.


On a toujours cet humour noir cher à Iglesia où ce même homme éclate soudain de rire alors que l'un d'entre eux vient de se faire abattre, parce qu'il porte d'énormes écouteurs et n'a donc pas écouté le coup de feu ! Malgré le lieu exigu, le réalisateur semble s'amuser en distillant un soupçon de zombie, de science-fiction, de fantastique, voire même une dernière partie qui semble inspirée d'Alien.
Au fond, la plus grande force du film est de tenir sur ce concept assez barré, avec des acteurs tous excellents, qui cabotinent comme il faut, à l'instar du clochard qui n'arrête pas de parler de la bible.
Après Mi gran noche, qui se passait aussi dans un lieu clos, Alex de la Iglesia propose une autre variation de l'enfermement avec un propos plus intelligent que prévu.

Boubakar
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le 4 oct. 2017

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Boubakar

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