In the maze

Franchement, on n'avait pas vu un "serial killer thriller" aussi brillant depuis Se7en et Le Silence des Agneaux. C'est cliché de dire ça, mais pourtant tellement vrai. Excepté le même Fincher avec Zodiac (mais dans une structure diamétralement opposée) et, dans une moindre mesure, son très bon Millénium, aucun autre réalisateur n'avait su flirter avec le génie de ces deux chefs-d'oeuvre des années 90. Denis Villeneuve, sans réinventer la roue, relève le défi avec maestria.

C'est simple, la tension ne se relâche pas un seul instant durant les 2h30 du film. D'abord, le script est un vrai travail d'orfèvre. C'est hyper noir, sans concession, un peu comme avait pu l'être l'ambiance de Mystic River. Ca pose de vraies questions, et ça se paie en plus le luxe d'être super minutieux, fignolé dans les moindres détails. Ensuite, niveau acting, c'est la grande classe. Hugh Jackman trouve peut-être son plus grand rôle et Jake Gyllenhaal est génial en flic un peu borderline, rappelant parfois certains personnages de Friedkin (qui d'ailleurs n'a pas tarit d'éloges concernant Prisoners). Il faut aussi mentionner la photo de Roger Deakins, évidemment magnifique.

Bref, il y a énormément d'influences au (grand) cinéma du genre, mais surtout le film est suffisamment bien mené pour exister par lui-même. On tient enfin là un vrai grand thriller, le digne héritier de ses modèles.