Aux frontières du réel
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Précision importante avant de lire cette chronique, Eric Judor me fait rire, beaucoup, et ce même dans les pubs EDF. Donc, c’est avec des a priori très positifs que j’abordais sa nouvelle réalisation.
Problemos est le grand frère tout aussi impoli de Platane, géniale série méta avec laquelle Eric s’est fait les dents. Il en a le parfait timing comique, le sens inné du décalage et de l’autodérision et l’abattage imparable de répliques à tomber.
Le comédien pousse ici très loin la caractérisation de ses personnages, pointe du doigt les petites mesquineries et les gros défauts, met à jour les contradictions de cette communauté gadiste extrême. La comédie se révèle particulièrement savoureuse et sarcastique lorsque le vernis craque. Tout est dans le malaise et l’inconfort. Elle rappelle par moment la période faste du Splendid, dans sa façon de rire de la bêtise humaine sans méchanceté.
Car Problemos va plus loin qu’une simple caricature de la vie en communauté. Eric Judor utilise à bon escient le pan SF de son pitch, allant plus loin que ce qu’on aurait pu penser et achevant son récit sur une note surprenante qui ouvre d’autres horizons (pour une suite ou une série TV ?)
Si ce n’est pas l’audace de la réalisation qui prime, l’écriture est diabolique. La troupe d’acteurs qui la sert est formidable. Eric, évidemment qui décline son personnage d’adulte-enfant lâche et capricieux avec délectation, mais surtout Blanche Gardin, également scénariste, absolument irrésistible en résistante « anti-Babylone ».
Pour qui est client de l’humour régressif et décalé de Eric, courrez voir Problemos.
Cadeau punchline :
« Si Hitler te fais coucou, tu fais coucou ? On peut pas faire coucou à tout le monde » Gaia
Créée
le 18 mai 2017
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