Rien qu'à voir l'affiche projetée sur l'écran de cinéma je savais que j'allais avoir droit à du très lourd. Il y avait ce Coréen à moustache dans une pose lascive, l'entrejambe aguicheuse. D'amblé je savais pertinemment que j'allais m'esclaffer pendant deux heures tel le cachalot que je suis. Face à ce genre de ressenti on peut craindre de ne justement que rire, mettant au placard la subtilité et la profondeur d'âme. Ici, il y a tout, pour tous les goûts, surtout pour ceux impliquant un certain émerveillement face à un charisme mordant.


Proj. Get-up and go (ce titre mon dieu...) est un faux documentaire mettant en scène le chanteur sans talent qu'est Ha Si-yong dans un projet de film sur sa vie, ses déboires, ses rêves. Bien vite, l'ambition du personnage incarnant le réalisateur de ce film, se veut incompréhensible. On y suit une vie peu palpitante, pleine de désillusions qu'on ne manque jamais de dédramatiser par un humour génial. Et c'est là qu'au détour d'un petit restaurant, que sur scène, notre troupe découvre Dominguez Nam, le plus mexicain des Coréens, et son titre phare "je vais éjaculer sur toi". Amusés puis curieux du phénomène Dominguez, grand héros moustachu tout droit sorti d'un western spaghetti, notre groupe tente de l'approcher, fleurant une bonne association. Ce film raconte comment Dominguez Nam prit pour élève Ha Si-yong et le mena par sa philosophie de vie, et son bagout monstre, vers un succès total.


Depuis le début du festival du film coréen, Get-up and go est de loin le cas le plus épineux qu'il m'est été de traiter. Œuvre ovni dans son escalade à la bizarrerie, l'expérience en devient fascinante, attachante, sincère pour sûr. On passe de l'éclate franche et spontanée à la respectueuse écoute de certains sons d'une grande qualité. En sortant du cinéma je me suis écrié "mais putain, quel bon film" sans pour autant être certain d'en avoir retiré quelque chose. On nous parle musique, philosophie d'être, on nous parle de mecs qui se cherchent, qui vivent en cherchant un rêve à accomplir, une destinée qui trouvera sens.


Ce film met de bonne humeur, on n'en demande rien de plus. Il est frais, drôlissime et parfois émouvant. Je ne sais pas s'il sortira en salle dans l'hexagone mais, bon sang, si c'est le cas, n'hésitez pas, bordel de merde.

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le 28 oct. 2016

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Fosca

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