Projet X est un des films les plus feignants, et faciles, qu'il m'ait été donné de regarder. De toute façon, je sentais le coup fumeux venir depuis la sortie du dit film, et tout l'engouement émanant d'à peu près le même type de personnes : des jeunes issus des générations Y (plus des dix dernières années) et Z , les 15-25 ans, élevés par l'épanouissement d'internet et la culture américaine de masse.
C'est simple, Projet X est le genre de film que l'on connaît avant même d'avoir vu, le genre de film où l'on peut citer quasiment tous ses défauts simplement en faisant un tour du côté des critiques positives. Mais, pouvons-nous appeler ce long-métrage un film dans le sens artistique du terme ? Ce qui se passe dans Projet X, n'importe qui équipé d'une caméra HD peut en recréer l'essence et avoir la même dose de "fun", sinon plus. Il suffit d'organiser une bonne grosse soirée, faire un montage de plans pris un peu partout au cours de la fête, et rajouter les musiques dans l'air du temps. Tout simplement. Et c'est l'argument majoritaire de ceux qui en ressortent : bête de soirée et super musique. Ok, juste que ça ressemble plus à un clip musical qu'autre chose, et que l'on peux facilement réaliser un "film" du genre soi-même.
Mais, évidemment, c'est à l'américaine, donc ça fait rêver. Tout est plus gros, tout est plus beau, tout est plus exagéré, et tout apparaît plus délirant. Sauf que ça ne l'est pas des masses. Pour un film tourné caméra au poing, qui veut donc rendre un côté plus réaliste et immersif, il y a pléthore de scènes tellement absurdes que ça en devient ridicule. Les gars sont des "loosers" mais arrivent à inviter deux mille personnes avec seulement toutes les sal*pes et mecs populaires du lycées. On y croit. Le retour du dealer, c'était loin d'être prévisible également. Les flics qui se font recaler comme des malpropres et ne reviennent qu'après perpète, du rêve. Un nain dans un four, un lance-flamme, une voiture dans la piscine, et j'en passe... Autant de situations improbables qui ne servent qu'à faire le buzz dans le film pour marquer son côté totalement déluré.
Et, effectivement, ça part dans tous les sens. Mais c'est tellement la devise du film que l'effet de surprise n'existe même plus. Par ailleurs, les acteurs jouent comme dans n'importe quel teen movie et n'apportent rien du tout au film, même les pseudos histoires sentimentales ou familiales que le réal a essayé d'établir. En fait, Projet X est comme n'importe quel teen movie, dont on aurait juste gardé le quart d'heure soirée pour en faire un long-métrage d'1h30 sans fond. Tout est inconsistant, même si je reconnais que la bande-son est accrocheuse (pas difficile) et quelques gags prêtent à sourire.
Avec Projet X, le réalisateur Nima Nourizadeh vise un public précis, une génération friande de no-limit, qui se retrouve en tous points dans ce genre d'évènements, et fantasme la démesure superficielle américaine. Pour preuve, tout comme le phénomène Skins il fut un temps, le nombre de soirées organisées à l'effigie du film, considéré par ce public comme une inspiration. Navrant.