Le film-concept étendard de la génération Facebook : une fiesta monumentale qui fera de vous le plus populaire du lycée...
Un fantasme critiquable et malsain, mais bien réel, à en juger par le nombre de soirées "Project X" survenues comme autant de faits divers partout dans le monde occidental depuis la sortie du film.
Le long-métrage produit par Todd Philipps, et filmé par un newcomer issu de la publicité, a le mérite de saisir cette réalité avec acuité.
De plus, les premières scènes semblent donner du crédit au talent de mise en scène de Nourazideh, qui use de la caméra subjective avec malice et un second degré bienvenu (le personnage de Dax!). Ce procédé montre toutefois ses limites et le réalisateur l'abandonne plusieurs fois en cours de route.
Au niveau éthique, on pourra mépriser la complaisance affichée par les scénaristes envers cette débauche destructrice (les conséquences finales sont évacuées rapidement et le héros y gagne l'estime du lycée, de son père et de sa petite amie!).
On peut au contraire voir dans cette frénésie hédoniste un défouloir gigantesque avec effet cathartique sur la majorité des jeunes... La démesure de certaines séquence est en effet assez grisante et jouissive, même sans être un ado attardé (encore que!).
En tout cas, "Project X" (2012) est une oeuvre coup de poing truffée de clichés qui correspondent pourtant à une réalité incontestable. Dommage qu'il manque un vrai regard d'auteur pour transcender ce matériau, à l'image d'Harmony Korine dans "Spring breakers".